Sport
Interview

Nice-Bâle: «Le FCB doit mettre de côté son foot champagne»

Basels Michael Lang im Fussball Meisterschaftsspiel der Super League zwischen dem FC Basel 1893 und dem FC Zuerich im Stadion St. Jakob-Park in Basel, am Donnerstag, 20. Oktober 2022. (KEYSTONE/Georgi ...
Michael Lang et le FC Bâle affrontent Nice jeudi soir en match retour des quarts de finale de Conference League.Image: KEYSTONE
Interview

«Contre Nice, on devra mettre de côté notre football champagne»

Avec ce quart de finale retour de Conference League (2-2 à l'aller), le FC Bâle dispute le match le plus important de sa saison ce jeudi soir à Nice (21h00). Son défenseur, Michael Lang, explique comment passer ce nouvel obstacle. Interview.
20.04.2023, 11:5320.04.2023, 12:42
Céline Feller, Nice / ch media
Plus de «Sport»

Savez-vous combien de matchs le FC Bâle a déjà disputés cette saison?
Michael Lang: Je pourrais faire le calcul, mais vous pouvez aussi me le dire (rires)!

50
Avec les matchs amicaux, non?

Non, avec eux, il y en aurait un peu plus. Ce ne sont que des matchs de compétition.
Wow, c'est de la folie! Mais ça explique peut-être un peu pourquoi ce n'est pas une saison si facile.

Vous avez passé 90 minutes sur le banc dimanche contre YB. Quel est votre niveau d'énergie?
Je me sens bien. Mais je sens aussi qu'on se rapproche de la fin de la saison. Dans notre cas, on ne peut pas répartir les forces, mais ça sera compensé autrement.

Basel's Michael Lang, left, fights for the ball against Nice's Khephren Thuram, right, during the UEFA Conference League soccer match between Switzerland's FC Basel 1893 and OGC Nice of ...
Michael Lang à la lutte avec l'attaquant niçois Khephren Thuram lors du match aller. Image: KEYSTONE

C'est-à-dire?
On parle beaucoup avec l'entraîneur. Bien sûr, personne ne dit lors d'un match contre YB qu'il veut rester remplaçant. Mais en dialoguant avec l'entraîneur, on se rend peut-être compte qu'il vaut mieux être au top de sa forme jeudi, quand tout se jouera à Nice. C'est comme ça qu'on peut jongler, aussi parce qu'on a encore huit chances de nous rattraper en championnat. Mais pour ça, on doit tout gagner.

Vous avez donc compris, en discutant avec Heiko Vogel, qu'il valait mieux vous ménager?
Oui. J'aurais pu dire que je voulais absolument jouer. Je l'aurais peut-être fait s'il y avait eu ensuite deux ou trois semaines de vacances. Mais le championnat continue, le programme ne sera pas plus facile. C'est pourquoi on a pris cette décision en vue des prochaines semaines.

«Heiko Vogel a parlé personnellement avec chaque joueur qui a joué jeudi dernier contre Nice. C'est très important. Par conséquent, l'entraîneur nous ressent et nous ressentons aussi ses idées. Sinon, selon les cas, tu ne peux pas comprendre si tu ne joues pas parce que tu as été mauvais ou parce que tu es ménagé»

Il évite ainsi que de mauvais sentiments puissent surgir. Avec lui, on est toujours au clair. La communication est très bonne.

Nice's Aaron Ramsey, left, fights for the ball against Basel's Taulant Xhaka, right, during the UEFA Conference League soccer match between Switzerland's FC Basel 1893 and OGC Nice of F ...
La hargne du capitaine bâlois Taulant Xhaka sera utile jeudi à Nice. Image: KEYSTONE

De l'extérieur, on perçoit le signal suivant: la Conference League est prioritaire, ensuite vient le championnat. Est-ce que vous comprenez cette hiérarchie?
Je peux la comprendre, oui. Mais si on a pris cette décision tous ensemble, c'est parce qu'on a encore huit chances en championnat avant la fin. Contre Nice, par contre, on n'a plus qu'un seul match qui décidera de tout. Que l'on se concentre alors davantage sur ce match pendant deux semaines, oui, c'est normal. Nice l'a fait aussi. Eux, ils se battaient encore en Ligue 1 pour les places européennes, qu'ils ont définitivement ratées après la défaite contre Brest dimanche.

«La priorité est donc clairement la Conference League. On ne voulait pas gaspiller nos forces inutilement»

Et honnêtement, contre YB, même avec le onze titulaire, tu n'es pas sûr de sortir vainqueur. C'est pourquoi on voulait éviter d'attaquer au complet, de perdre et d'avoir finalement beaucoup de joueurs fatigués jeudi.

Pourquoi le FC Bâle, seulement 6e de Super League, n'a-t-il pas réussi à faire mieux en championnat?
Chaque équipe est spécialement motivée contre nous, les matchs au Parc Saint-Jacques sont des moments forts pour eux. C'est le lot du FC Bâle. Mais on doit savoir le gérer, mieux qu'on l'a fait cette saison.

«On doit apprendre qu'il ne faut pas toujours tout résoudre par le jeu ou briller. Mais qu'on doit être plus disciplinés et concentrés, qu'on doit mieux appliquer les consignes tactiques. En ce qui concerne la mentalité, on doit devenir une équipe plus rusée. Peu importe au final qu'il y ait une victoire ennuyeuse 1-0 ou un 2-1 acquis de haute lutte»

On a souvent voulu rendre les choses trop belles au lieu d'avoir la bonne attitude pour le match. Et je parle du jeu spécialement, il ne s'agit pas d'un problème d'attitude générale.

Êtes-vous d'accord avec ce constat: l'équipe joue plus intelligemment depuis l'arrivée de Heiko Vogel sur le banc?Oui, c'est vrai. A part contre YB, on n'a pas encore perdu en championnat sous sa direction. Avec toute la charge de travail, toutes les pressions mentales qu'on a subies, les différentes épreuves à élimination directe qu'on a surmontées, ça demande déjà beaucoup d'énergie. On a renversé la situation contre Trabzonspor, maîtrisé une situation initiale défavorable contre Bratislava et on a dû faire face à l'élimination en Coupe. Tout ça permet aussi à une équipe de s'affermir. On l'a encore vu dimanche contre YB. C'est pourquoi il faut arrêter de toujours parler d'une équipe jeune et inexpérimentée!

Que voulez-vous dire?
Une saison comme celle-ci, au niveau professionnel, comme nous l'avons eue, ça rend chaque joueur incroyablement mature.

«On a eu autant de matchs internationaux à l'extérieur cette année que d'autres joueurs ne collectionnent pas dans toute leur carrière»

Trois en qualification, trois en groupe et encore trois en phase à élimination directe. Regardez qui peut se vanter de tout ça! C'est pourquoi il est important de dire à chaque joueur qu'il est tout sauf inexpérimenté. L'expérience qu'on a acquise cette saison, mais aussi la précédente, est extrêmement précieuse. Je tiens à féliciter l'équipe pour la manière dont elle a géré cette campagne de Conference League. Ça me rend confiant. Pour le match à Nice, mais aussi pour la saison prochaine en général.

50 matchs, des grosses épreuves mentales et une situation personnelle contractuelle qui n'était pas évidente: comment gérez-vous autant de pression?
Je le fais moi-même. Je n'ai jamais eu de coach mental, par exemple. Pour moi, la famille est importante, elle me soutient. Ma femme, qui me soutient et me change les idées.

«Depuis presque deux ans, je suis également père, c'est la meilleure distraction possible du football et un point fort absolu dans la vie. Un enfant ne se soucie pas de savoir si on a gagné ou perdu, si on a bien ou mal joué. Cet à-côté m'apporte beaucoup»

Par exemple, si j'arrivais à Bâle le vendredi après le match de Nice et que personne ne m'attendait à la maison, je ne saurais pas si je resterais une heure de plus au stade, car je n'aurais de toute façon rien à faire. Ou si je regarderais encore un peu le football à la TV le soir. Dans ce genre de situation, tu ne peux jamais évacuer cette énorme pression.

Le FC Bâle compte aussi beaucoup sur sa pépite genevoise👇

Le fait d'avoir obtenu un nouveau contrat et d'être ainsi fixé sur votre avenir devrait également vous aider. Comment en est-on arrivé là, alors que les signes annonçaient plutôt votre départ?
C'est une décision que j'ai prise et que j'ai gardée en tête. J'aurais aussi pu vivre avec l'idée de poursuivre mon aventure ailleurs. Mais lorsque j'ai remarqué que le FC Bâle, et surtout Heiko Vogel, m'envoyait des signaux en faveur d'une nouvelle collaboration, je me suis sérieusement penché sur la question et j'ai beaucoup parlé avec Heiko. J'ai rapidement senti l'estime que l'on me portait et j'ai réalisé à quel point j'avais encore envie d'accomplir mes tâches ici, de passer deux années supplémentaires en rouge et bleu. Et que cette histoire ne devait pas se terminer pour moi de cette manière. Je suis donc très heureux qu'on soit tombé d'accord et qu'on ait mis ça sur papier.

Revenons au jeu: le FC Bâle est éliminé en Coupe et hors course pour le sacre en Super League. Mais il y a encore un titre à gagner cette année, celui de Conference League...
Si ça arrive, pffffiouuuu... Ça serait quelque chose d'unique. Je donnerais beaucoup, beaucoup pour ça. Ça serait certainement le moment fort de chaque Bâlois, même si Bâle a déjà connu de nombreux moments forts.

Comment le FC Bâle parviendra-t-il jeudi à préserver cette chance unique et à passer un tour supplémentaire?
On a tous besoin d'une soirée parfaite, d'une super performance, d'un adversaire qui n'est pas à son maximum et d'un peu de chance. Sur la base du match aller, on sait qu'avec une performance de haut niveau, ça pourrait suffire.

«Mais cette performance de notre part aura aussi fait réfléchir nos adversaires. Ils savent maintenant qu'on peut les battre. On verra bien si c'est un avantage ou un inconvénient. Ils ne nous sous-estimeront certainement pas»

Mais ils ont la pression de jouer à domicile et de pouvoir être éliminés. Mais peut-être que ça les rendra plus forts.

Nice's Terem Moffi celebrates after his 1:1 goal during the UEFA Conference League soccer match between Switzerland's FC Basel 1893 and OGC Nice of France at the St. Jakob-Park stadium in Ba ...
Cette saison, Nice mise tout sur la Conference League. Image: KEYSTONE

Votre performance au match aller était-elle l'une des meilleures sous Vogel?
A part le résultat, oui. Même si le quart de finale de Coupe suisse à Saint-Gall était bon. Mais du point de vue de l'adversaire et de notre performance de jeu, oui. On a été courageux, convaincants et on a eu la bonne attitude. Si on réussit à nouveau, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Et si on passe ce tour, alors tout est possible. Si on n'y arrive pas, on pourra aussi regarder en arrière avec fierté et beaucoup de sentiments positifs sur une campagne déjà très réussie. Mais on fera tout pour que ce voyage se poursuive.

Adaptation en français: Yoann Graber

21 titres de films en québécois
1 / 24
21 titres de films en québécois
partager sur Facebookpartager sur X
Trois footballeurs romands font le buzz sur TikTok
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Cette femme est la première à finir le trail le plus dur du monde
Jasmine Paris, une Ecossaise de 40 ans, est devenue la première féminine à terminer la Barkley, connue pour être l'un des trails les plus redoutables. Une course spéciale, que l'on doit à un homme qui détonne dans le milieu du trail.

Elle fascine autant qu'elle effraie. Elle, c'est la Barkley. Une course insensée, que peu de coureurs parviennent à dompter. Depuis sa création en 1986, seuls vingt traileurs ont ainsi été capables de la terminer.

L’article