Aron D'Souza, un Australien désormais établi à Londres, affole le monde du sport. Et pour cause, il souhaite organiser les Enhanced Games, autrement dit des «Jeux améliorés», où il n'y aurait aucun contrôle antidopage.
Cet homme d'affaires estime que «les athlètes ont le droit de faire ce qu'ils veulent de leur corps». Selon lui, aucune fédération ne devrait interdire le dopage. Il va jusqu'à poser la question suivante: si chacun est libre de consommer des produits dopants dans la société, pourquoi devrait-il en être autrement lorsqu'il s'agit de sport?
De toute évidence, les Enhanced Games inquiètent en haut lieu les diverses instances, qui luttent pour un sport propre et craignent une course au dopage - dangereuse pour la santé des athlètes. L'Agence mondiale antidopage (AMA) dit de cet événement qu'il est «irresponsable», alors que le président de World Athletics, Sebastian Coe, considère que ceux qui y participeront risqueront le bannissement pour «une longue période». Il semblerait toutefois que ceci ne suffise pas à calmer les ardeurs de certains champions.
Dans une déclaration aux journaux du groupe australien News Corp, relayée par l'AFP, D'Souza explique que sa compétition intéresse les athlètes. «Nous avons un grand nombre de personnes qui sont en train de s'inscrire en ce moment et qui concourront aux JO de Paris», a-t-il déclaré, sans être libre de donner les noms.
D'Souza vise certains des sports les plus surveillés par les instances antidopage: l'athlétisme, la natation, l'haltérophilie, la gymnastique et les sports de combat. Il relate avoir reçu 1 500 demandes d'athlètes en vue de la première édition, précisant que les nageurs et les haltérophiles - notamment ceux pratiquant la dynamophilie - sont les plus intéressés.
L'homme, soutenu par le nageur James Magnussen, triple champion du monde en grand bassin, et le milliardaire américain Peter Thiel, a des atouts en poche pour convaincre les sportifs.
Aron D'Souza, qui précise que les négociations vont bon train en ce qui concerne le lieu de la première édition et la vente des droits de diffusion, a également révélé des informations concernant les sportifs qu'il ciblait. Il ne recherche en aucun cas les jeunes en pleine possession de leurs moyens. Plutôt ces sportifs qui approchent de la trentaine, ont participé plusieurs fois aux JO, sans parvenir à décrocher le graal. De très bons athlètes encore énergiques, à qui il manque la gloire, et qui ne sont pas encore prêts pour la retraite sportive...
(roc)