La Suisse est un peuple de randonneurs. Près de trois personnes sur cinq passent une vingtaine de jours par an sur les sentiers de montagne, et la tendance est à la hausse. Selon le Bureau suisse de prévention des accidents (BPA), la randonnée est même le «sport le plus populaire» du pays, comme il l'écrit dans un communiqué mardi dernier.
Le nombre d'accidents a donc tendance à augmenter. Selon les estimations actuelles du BPA, 37 000 personnes en moyenne se blessent chaque année lors de randonnées en montagne. Dans environ 5000 cas, les blessures sont «graves ou moyennement graves». 42 accidents sont même mortels. C'est ainsi qu'une randonneuse de 65 ans est décédée début juin près de Wolfenschiessen (NW). L'année dernière, une série d'accidents a également endeuillé la région de l'Alpstein.
L'une des principales causes de ces accidents: la surestimation de ses capacités. «Beaucoup de gens ne sont pas conscients qu'une randonnée en montagne n'est pas une simple promenade», écrit le BPA. Les randonneurs qui empruntent les sentiers balisés en blanc, rouge et blanc doivent être «en bonne forme physique, avoir le pied sûr et ne pas être sujets au vertige». Or, plusieurs études ont montré que de nombreux randonneurs ne se préparent «pas suffisamment» à ce type de parcours.
Ainsi, près de la moitié de la population ne connaît pas la signification des lignes blanches, rouges et blanches sur les panneaux indicateurs. Lors d'une enquête menée auprès de personnes ayant emprunté un sentier de montagne, 26% ont reconnu n'être que moyennement ou pas du tout préparées. 18% ont déclaré qu'elles n'avaient pas le pied très sûr.
Le service de conseil veut remédier à cette situation et mise, en collaboration avec l'association Suisse Rando, sur une nouvelle campagne de sensibilisation. L'accent est mis sur les panneaux indicateurs blanc-rouge-blanc. Les randonneurs doivent se demander si ce genre d'itinéraire correspond à leurs capacités.
Vous pouvez faire un auto-test sur Internet. Il s'agit de questions sur la forme physique et le pas sûr, avec aussi des exercices pratiques. Le résultat montre si les conditions pour une randonnée en montagne sont remplies, «ou si un chemin de randonnée balisé en jaune serait quand même un meilleur choix».
La semaine dernière déjà, le Club alpin suisse (CAS) a annoncé avoir révisé et remodelé son échelle de randonnée. Lui aussi veut améliorer la sécurité. La planification d'une virée en montagne est «d'une importance capitale» pour réduire le risque d'accidents, a-t-il fait savoir. L'échelle de randonnée date de 2002 et classe les itinéraires en six niveaux de difficulté: du T1 pour le plus accessible au T6 pour le plus difficile.
Concrètement, cette graduation a été rendue plus compréhensible, plus lisible, et doit mieux refléter la réalité du terrain. Les formulations ont été adaptées et les catégories de chemins sont délimitées moins nettement, en laissant une part de variations et d'imprévus. Les indications concernant l'équipement nécessaire ont également été supprimées et les exemples d'itinéraires ont été actualisés.
Selon le CAS, les randonneurs disposent ainsi «d'une échelle plus claire et adaptée à la réalité du terrain» afin de pouvoir planifier les courses en montagne en toute sécurité. Cliquez ici pour accéder à l'échelle de randonnée révisée du CAS.