Komlavi Dadzie, gérant de la boutique Ma Province à Châteauroux, savait que son produit allait faire réagir. Mais il ne s'attendait sans doute pas à autant de réactions.
Pour surfer sur la vague olympique qui gagne la ville, et faire un clin d'œil aux épreuves de tir à venir dans le Berry, l'homme s'est montré imaginatif. Ou peut-être un peu lourd. Le 19 mars dernier, il commercialisait un mug collector «Viens tirer un coup» à Châteauroux, dont vous comprendrez naturellement le double sens.
Les tasses, écoulées en moins de 24 heures, ont connu un franc succès en boutique, poussant le gérant à renouveler la commande. Sur les réseaux sociaux en revanche, l'accueil n'a pas été aussi bon. Les internautes y ont vu un produit dérivé «beauf», vulgaire mais surtout sexiste.
Le groupe d’opposition Châteauroux Demain, une liste «écologique, sociale, citoyenne et solidaire», a également fait part de son indignation: «Consternant: en 2024, après MeToo et Balance ton porc, ils veulent vraiment faire passer Châteauroux pour une ville de beaufs arriérés? Décidément les JO déchaînent les publicités pourries: on avait déjà eu l'affiche de "Châteauroux Métropole" proclamant que l’important n'est pas de participer, mais de gagner, espérons qu'on va s'en tenir là!».
Nul doute que la Préfecture de l'Indre se serait bien passée de ce coup de com' particulier. D'autant que ces dernières semaines, Châteauroux n'a pas fait que des heureux. Certains volontaires ont eu une mauvaise surprise lorsqu'ils ont découvert leur affectation, loin de Paris. Et les commerçants locaux ont vite déchanté lorsqu'ils ont appris que la fan zone initialement prévue en centre ville était abandonnée.
La paisible ville semble également être malmenée voire méprisée, aussi bien par le Comité d'organisation que la capitale française. Des milliers de nuitées préréservées par Paris 2024 ont été annulées et rendues aux hôteliers castelroussins. Plus récemment encore, Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la mairie de Paris, a déclaré qu'il craignait un «risque de no-show», à propos des 1'500 billets attribués à Châteauroux pour la cérémonie d'ouverture. Ce qui a forcément eu le don d'agacer Gil Avérous, maire de la cité berrichone.
(roc)