Tout le monde le sait: affronter un Français à Roland-Garros peut devenir un enfer. Heureusement, il n'y en a plus. Le dernier représentant français en compétition, Arthur Rinderknech, a pris la porte jeudi soir après une défaite 2-6 6-4 6-3 6-4 contre Taylor Fritz.
L'Américain a passé trois heures sous les sifflets, les insultes et les ovations délirantes à son adversaire. Sans doute à fleur de peau, il a célébré sa victoire en posant deux doigts sur sa bouche, et en faisant rageusement le tour des gradins. La foule s'est embrasée.
Invité à répondre aux questions de Marion Bartoli sur le court, Fritz n'a pas pu s'exprimer. Les sifflets étaient si forts que l'Américain a pu placer trois mots (ironiques): «I love you guys.» Après plusieurs minutes et autres tentatives, il a fallu renoncer. Fritz a lancé une ultime provocation: «La foule a été franchement incroyable. Ils ont réussi à allumer quelque chose en moi, ils m'ont tellement soutenu que j'étais obligé de gagner.»
L'Américain a ensuite courbé la conférence de presse, pourtant imposée par le règlement. Comme lui, de nombreux médias, notamment français, ont déploré le chauvinisme rustre du public local, souvent incapable d'accepter la défaite des siens - on ne peut pas dire qu'il n'est pas habitué.
😡 Ça dégénère complètement. Le public siffle Fritz et empêche l’interview d’après match. LAMENTABLE. Les sessions de nuit semblent avoir amené pas mal de débiles. Genre ambiance de footeux. Beaucoup alcoolisés. Donc il devient impossible de jouer contre un Français. J’ai honte. pic.twitter.com/7tiFSO8paU
— Benoit Maylin (@BenoitMaylin) June 1, 2023
Fritz encourt une amende pour avoir manqué à ses obligations médiatiques. Il risque également de retrouver un joueur français une volée de sifflets au prochain tour.