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Ski alpin: Lara Gut-Behrami, les secrets qui font sa longévité

Lara Gut-Behrami of Switzerland poses with the women's giant slalom overall leader crystal globe trophy in the finish area during the second run of the women's giant slalom race at the FIS A ...
Elle peut le serrer fort contre elle, son globe, après un retour au plus haut niveau grâce à une carrière désormais millimétrée.Keystone

Les 3 secrets qui font la longévité de Lara Gut-Behrami

La Suissesse a enlevé le général de la Coupe du monde et le petit globe du classement du slalom géant. Le Saint Graal pour la Tessinoise qui avait commencé très tôt à gagner avant de vivre des moments plus difficiles.
19.03.2024, 06:2119.03.2024, 08:36
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La station autrichienne de Saalbach a été le théâtre de l'apogée d'une carrière, celle de Lara Gut-Behrami. La Luganaise a clôturé cette saison avec grâce et brio, en skiant avec la tête, finissant à la 10e place. Le fameux globe du géant est désormais propriété de la Tessinoise.

«LGB», qui a vécu des montagnes russes en tant qu'athlète, peut jeter un coup d'oeil dans le rétro et bomber le torse.

Peut-être, cette fameuse blessure lors des Mondiaux de Saint-Moritz a tout changé, peut-être n'aurait-elle pas décidé de se défoncer sur les skis comme elle le fait de nos jours. Cette déchirure des ligaments croisés lors d'un entraînement alors qu'elle venait de remporter le bronze du super-G a remis une pièce dans la machine.

8 ans après avoir enfin remporté le grand globe du général de la Coupe du monde, que tout le monde lui promettait, elle conclut une saison (en attendant les épreuves de vitesse du week-end) avec un grand brio.

En remontant le temps, la transition entre la saison 2015/2016 et 2016/2017 a peut-être préparé la métamorphose de la (nouvelle) Lara Gut-Behrami fermée, activant le mode «total contrôle» de son image.

Prête à tutoyer les sommets dès son plus jeune âge

Dès les catégories OJ, les courses avant d'aller se frotter sur les épreuves FIS (troisième échelons avant la Coupe d'Europe et la Coupe du Monde), la Tessinoise était programmée pour skier en direction de la gloire. Tout était prêt, calibré, piloté de main de maître par son père Pauli Gut pour que sa fille puisse s'exprimer. Le père de la prodige était toujours présent, mais s'est effacé au détriment de Mauro Pini au début de sa carrière.

La très jeune Lara Gut-Behrami, à l'âge de 14 ans, alignait les jours d'entraînement sur les glaciers helvétiques. Cette anecdote, vécue par l'auteur de ces lignes, montrait la détermination de la future championne: à la fin d'un camp d'entraînement à Zermatt, Lara Gut (14 ans) remballait ses affaires pour se diriger dans l'autre vallée, en direction de Saas-Fee pour parfaire sa technique sur les lattes. Pas de répit pour les braves, comme dirait l'autre.

Dans son esprit, dans son regard, il n'y a pas de place pour faire deuxième. Car, dans sa tête, il lui fallait être la meilleure et personne ne devait lui barrer la route. Mais elle a toujours cherché à se frotter aux meilleures. Très jeune déjà, adolescente, elle préférait skier avec les «grandes» en partageant des manches d'entraînement avec Maria José Rienda Contreras. Il lui fallait se familiariser avec le haut niveau et l'Espagnole aux six victoires en Coupe du monde était une première pierre à l'édifice de la Tessinoise.

C'est elle aussi qui, pour progresser, alignait les manches avec Max Blardone pour continuer à passer un palier technique. Ce désir de pousser le curseur sans arrêt n'est pas anodin. Pour elle, il lui est impossible de stagner dans son parcours d'athlète, elle est à la recherche du moindre détail pour progresser, comme l'a fait Roger Federer, par exemple.

Une championne aux décisions catégoriques

Son sacre sur le tard à presque 33 ans, 8 ans après celui face à la skieuse Lindsey Vonn, est peut-être la marque d'une championne audacieuse, qui a osé faire une croix sur plusieurs choses: des réseaux sociaux supprimés et une image médiatique moins sympathique qu'une Michelle Gisin, par exemple. Diego Züger, directeur général adjoint de Swiss ski, assurait qu'elle perdait beaucoup d'argent dans les médias alémaniques. Qu'importe, elle n'est pas là pour plaire.

Lara Gut-Behrami of Switzerland, front, with Annalisa Gerber, Marketing Swiss Ski, left, and her partens Pauli and Gabriella Gut, celebrate with the women's giant slalom overall leader crystal gl ...
Keystone

N'est-ce pas la marque d'une vraie championne? Oui. Surtout, pour elle, l'argent passe après la gloire. La Tessinoise a donc mis fin à ce cirque des réseaux sociaux en octobre 2018, dans la foulée de son mariage avec le footballeur Valon Behrami - une personne qui lui a permis de retrouver un certain relâchement dans son quotidien.

Des décisions courageuses qui vont façonner le second souffle de la skieuse née en 1991, qui ne sont pas anodines. Florian Lorimier, le préparateur physique de Camille Rast, nous soufflait que les réseaux sociaux étaient un poison. Le repos est mis à mal et la concentration s'en retrouve logiquement bousculée. Elle a aussi perdu du poids, elle est devenue plus agressive sur les skis.

Outre, ces deux saisons d'errance (2018 et 2019), une nouvelle Lara Gut-Behrami est apparue, aérienne et performante, bien aidée par l'arrivée d'un coach espagnol Alejo Hervas. Le détonateur sera ce week-end de courses à Crans-Montana, en février 2020. Deux descentes remportées qui vont la mettre sur de nouveaux rails.

Le titre mondial à Cortina en 2021

Dans sa carrière, faite (surtout) de hauts et de bas, le titre en géant à Cortina d'Ampezzo peut être l'instant T, le moment où la skieuse de Comano s'est libérée d'un gros poids. Pourquoi? Comme les suiveurs le savent, elle l'a souvent souligné: le slalom géant est le coeur du réacteur de son ski.

Le retour au premier plan s'est passé en deux temps. Le 26 janvier 2021, Lara Gut-Behrami retrouve les joies du podium avec une deuxième place à Kronplatz - son dernier podium remontait à janvier 2017, à Maribor. Mais la retour aux affaires fut total ce 18 février 2021: ce sacre mondial à Cortina a comme débloqué quelque chose en elle. Depuis, Lara ne quitte plus le top 10 en slalom géant - hormis une sortie de piste à Are en 2022.

La Suissesse semble avoir activé sa longévité dans la discipline grâce à cette breloque dorée. Une médaille qui a failli lui échapper, lorsque la skieuse Nina O'Brien, dans un jour de grâce, était proche de lui griller la politesse. Hélas pour l'Américaine, elle basculait sur le ski intérieur, à sept portes de l'arrivée, alors qu'elle était encore en avance. Le ski alpin est intraitable.

Une carrière ne tient qu'à un fil, basculant d'un côté comme de l'autre. LGB est sûrement la parfaite illustration pour en parler.

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