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Aline Danioth: «J'ai pleuré pendant une semaine»

Die verletzte Schweizer Skirennfahrerin Aline Danioth anlaesslich eines Mediengespraech zu ihrer Gesundheit im Hotel Terrace am Samstag, 15. April 2023 in Engelberg. (KEYSTONE/Urs Flueeler).
Aline Danioth veut persister dans le ski malgré ses blessures.Image: KEYSTONE

«J'ai pleuré pendant une semaine mais je veux continuer à me battre»

Aline Danioth, 25 ans, soigne sa quatrième déchirure des ligaments croisés. Même si des experts la poussent à arrêter, la skieuse uranaise s'y refuse. Confidences.
25.07.2023, 19:1330.07.2023, 11:35
philipp zurfluh
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Gällivare en Suède: nouvel arrêt pour la carrière d'Aline Danioth. Encore le genou droit: en mars 2023, la skieuse de 25 ans se déchire les ligaments croisés pour la quatrième fois, lors d'un géant de Coupe d'Europe. Rester positive face à une telle succession de problèmes (sixième blessure grave en six saisons) n'est pas à la portée de tout le monde.

«Je vais très bien», dit pourtant l'Uranaise, qui respire à nouveau la joie de vivre. Après une première intervention chirurgicale en mars, la deuxième s'est déroulée il y a trois semaines.

Vous avez terminé sixième du slalom des Mondiaux de Méribel en février. Cette blessure est-elle d'autant plus douloureuse que vous étiez proche de l'élite mondiale?
Aline Danioth: Oui et non. Je n'aurais jamais pensé finir dixième aux Jeux olympiques et sixième aux Championnats du monde. Tout va bien et puis soudain, la prochaine claque arrive. Mais d'un autre côté, ces résultats m'ont apporté la certitude que je pouvais rivaliser avec les meilleures.

«Les premiers jours après la blessure ont été très durs. J'ai pleuré pendant une semaine. Toutes les émotions devaient sortir»

Mais ensuite, je me suis posé cette question: est-ce que j'irai mieux si je verse des larmes chaque jour? De toute façon, je ne pouvais rien changer à la situation. Je me suis ressaisie.

Qu'est-ce qui vous a traversé l'esprit pendant la chute? Espériez-vous une blessure moins grave?
Au début, j'avais encore un léger espoir que seul le ligament externe ou interne soit touché. Mais j'ai vite compris qu'il s'agissait du ligament croisé. Quand on a déjà vécu trois fois la même blessure, on connaît son corps. On sait ce que l'on ressent.

Après votre blessure, vous avez écrit: «J'ai l'impression de vivre un cauchemar.» Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous réveiller?
Heureusement, ce cauchemar n'a pas duré. Avec le temps, j'ai oublié que j'étais blessée.

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stefan kaiser/ch media

Votre sort n'a pas laissé indifférents de nombreux fans et athlètes. Même Roger Federer vous a exprimé son soutien.
C'était impressionnant. Pour moi comme pour beaucoup de gens, Roger Federer est une source d'inspiration. Quand j'ai lu son message, j'ai eu du mal à y croire. Le soutien des autres skieuses a également été très important. Certains athlètes demandent encore de mes nouvelles aujourd'hui. Cela signifie beaucoup pour moi et ça me donne de la force.

En mai, vous avez fait un road trip de trois semaines aux Etats-Unis. Avez-vous pu vous déconnecter complètement?
C'était une idée spontanée, et la meilleure chose que je pouvais faire. Voyager m'a fait un bien fou sur le plan psychique. Même si j'ai bourlingué sans ligament croisé, je n'ai pas ressenti de douleurs, ce qui n'est pas non plus évident.

Vous avez également pratiqué votre hobby, le surf. N'y avait-il pas un nouveau risque de blessure?
J'étais prudente, je ne prenais pas de risques inutiles et je ne surfais pas sur les vagues les plus grandes et fortes.

Sur les photos que vous postez sur les réseaux sociaux, vous rayonnez de bonheur. Cela reflète-t-il votre réel état d'esprit?
Absolument. Je ne fais pas du tout semblant. Ce sera probablement plus difficile lorsque la nouvelle saison commencera et que je devrai la regarder à la TV. Je pense que c'est aussi une question d'attitude. Les pensées négatives ne m'aident pas dans une phase difficile.

Vous essayez toujours de voir le côté positif des choses. Comment faites-vous?
C'est un cadeau que d'être une personne fondamentalement positive. On peut toujours se plaindre de quelque chose. Mais je dois mettre mes problèmes en perspective. Il y a tant de gens dans le monde qui sont dans une situation bien pire que la mienne. Dois-je m'apitoyer sur mon sort tous les jours? Cela ne me fait pas de bien.

Certains athlètes jettent l'éponge après diverses blessures afin d'éviter des séquelles physiques. Pourquoi infligez-vous tout cela à votre corps?
Il n'y a pas de garantie à 100 % de rester en bonne santé. J'ai eu la chance de toujours skier sans douleur.

«Je suis loin de me considérer comme une invalide du sport. Je peux dévaler une montagne pendant des heures sans ressentir la moindre gêne. Pour d'autres athlètes, ce serait impensable. Personne ne sait comment mon corps réagira quand j'aurai 60 ans»

N'y a-t-il pas un risque de dommages à long terme en cas de nouvelle blessure au genou?
La santé est prioritaire. Si je sens que mon corps est à bout, j'arrêterai. Car je veux continuer à faire du sport le plus longtemps possible. Dès que les médecins estimeront que je mets ma santé en danger, je serai la première à dire «stop». Mais j'ai déjà prouvé à plusieurs reprises que je pouvais revenir en forme après une blessure. Je n'accepterai pas de fournir autant d'efforts juste pour marquer quelques points en Coupe du monde. Je veux à nouveau atteindre l'élite mondiale.

Après votre quatrième rupture des ligaments croisés, l'entraîneur en chef des femmes, Beat Tschuor, a déclaré: «A un moment donné, la question du sens se pose.» Vous êtes-vous posé cette question?
Bien sûr. Mais je veux continuer à me battre. Il y a beaucoup de gens qui me conseillent d'abandonner le sport professionnel. Comment peuvent-ils se permettre de porter un jugement extérieur s'ils ne me connaissent pas vraiment? J'aime le ski par-dessus tout. Si mon proche entourage me conseillait de prendre ma retraite, je me poserais davantage de questions. Mais ce n'est pas le cas.

Avez-vous eu besoin d'un soutien psychologique après votre blessure?
Non. Heureusement, j'ai pu compter sur le soutien de ma famille et de mes amis. Je leur en suis très reconnaissante. Au début, quand je me sentais mal, ils essayaient de me distraire. C'était la meilleure des thérapies. Dès que j'étais inoccupée, des milliers de pensées me traversaient l'esprit. Passer du temps avec mon entourage m'a été plus utile que de passer 100 heures à discuter avec un psychologue.

Après votre troisième rupture des ligaments croisés, vous avez cherché des alternatives au ski de compétition. Y avez-vous repensé ces derniers mois?
Non. Mais je dois réfléchir à ce qui se passera après ma carrière de skieuse. J'ai beaucoup d'idées (rires). J'ai commencé une formation dans le Pilate. Le domaine du coaching m'intéresse aussi beaucoup. Lorsque je me suis blessée en mars, j'ai tout de suite paniqué. Est-ce que je vais devoir aller travailler dans un bureau demain? Ma blessure entraîne des pertes financières car mon contrat est basé sur la performance, ce que je trouve juste. Ce serait insupportable pour moi si je devais à nouveau dépendre financièrement de mes parents. C'est ma plus grande crainte. Dans ce cas, je mettrais immédiatement un terme à ma carrière. Heureusement, les sponsors me restent fidèles.

Excluez-vous de participer à des courses la saison prochaine?
J'ai déjà perdu tellement d'années au cours de ma carrière que je ne me mets pas de pression et je prends les choses étape par étape. Je suis quelqu'un qui a besoin d'objectifs intermédiaires. Ce n'est que récemment, par exemple, que j'ai pu faire des squats pour la première fois. Je m'en réjouissais depuis longtemps. Et dans trois semaines, je pourrai marcher pour la première fois sans béquilles. Quant à savoir si je pourrai déjà faire mes premiers virages sur la neige en janvier, rien n'est moins sûr.

Vous vouliez gagner un petit globe. Est-ce toujours votre objectif?
Définitivement, oui. Je fais tout pour cela.

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