La Suisse a tout raflé la semaine dernière lors des Mondiaux juniors de ski alpin. Avec neuf breloques, dont quatre en or, elle a terminé en tête du classement des médailles, loin devant l'Italie et l'Autriche.
Cette année, ce sont les filles qui ont été les principales pourvoyeuses, puisqu'en dehors de deux titres en Super-G et combiné par équipe, quatre autres médailles ont été remportées (trois en argent et une en bronze).
Les dernières à être tombées dans l'escarcelle de l'équipe féminine sont à mettre à l'actif de Stefanie Grob (argent en géant) et Anuk Brändli (argent en slalom). Des breloques comme les autres, à la seule différence que les performances de ces deux athlètes n'ont pas bénéficié de la même couverture médiatique.
Alors que toutes les courses, à l'exception des combinés masculin et féminin, ont été retransmises en ligne, les épreuves techniques des dames n'ont pas été produites et donc diffusées sur @FIS Alpine, la chaîne Youtube de la Fédération internationale de ski (FIS), FFS TV, la web TV de la Fédération française de ski (FFS), ou encore L'Equipe Live, la plateforme web de La chaîne L'Equipe.
Charlie Guest, 30 ans, n'est plus une junior. La Britannique, présente aux Jeux de 2018, a néanmoins tenu à exprimer son mécontentement concernant cette gestion des diffusions, dans une lettre ouverte à la FIS.
Guest, qui défend activement l'égalité entre les femmes et les hommes, regrette le message envoyé aux athlètes, et cette façon d'agir qui ne met pas en avant les compétences, la détermination et l'investissement des skieuses.
Les propos de la Britannique ont été salués par de nombreuses championnes, comme Anna Veith, Marie-Michèle Gagnon, Nastasia Noens ou encore Camille Rast. Lindsey Vonn a elle aussi réagi, précisant qu'il ne fallait pas blâmer la FIS, car c'est le comité local d'organisation qui gère la diffusion.
Reste que la Fédération internationale de ski détient l'événement, et qu'en ne diffusant pas sur sa page Youtube les épreuves féminines, elle s'est exposée à de nombreuses critiques. La FIS a toutefois tenu à s'excuser:
De son côté, le comité d'organisation a expliqué dans un communiqué qu'il n'avait pas les moyens de produire toutes les courses, précisant qu'il a tenté de valoriser au mieux les athlètes, les compétitions et les sites. L'événement se tenait en effet sur plusieurs stations, et l'organisateur ne pouvait se permettre de financer deux équipes de production, afin de couvrir deux sites différents un même jour.
Il n'y a plus qu'à espérer que lors des prochains Championnats du monde juniors, les performances des femmes seront placées à hauteur de celles des hommes.
(roc)