La Nati, qui s'était imposée 0-5 face à la Biélorussie en mars dernier, n'a pas eu le même succès, aujourd'hui à domicile.
Le premier acte a été conforme à ce que l'on pouvait attendre d'un tel match. L'équipe a tenu le ballon, sans toutefois se procurer une pléiade d'occasions. À la 13e minute, la première véritable situation est venue de Granit Xhaka. Une reprise de volée pied gauche, aux 20 mètres, qui n'a pas trouvé le cadre.
C'est encore par Xhaka, à la 26e minute, que la Suisse inquiétait la défense biélorusse. Mais le tir du désormais co-recordman du nombre de sélections, trop croisé, n'attrapait toujours pas le cadre.
L'ouverture du score, à la 28e, est finalement venue de Xherdan Shaqiri. Une frappe du gauche enveloppée, aux abords de la surface, que Syarhey Ignatovich n'a pas su enlever de sa lucarne.
Durant cette première mi-temps, Shaqiri, sur son côté droit, a aussi délivré plusieurs centres, parfaitement distillés, créant ainsi de l'incertitude devant le but. Pas suffisant toutefois pour inscrire le deuxième goal, dans une première mi-temps que la Suisse a dominé, du moins en terme de possession. Car oui, on ne peut pas dire que nous nous sommes régalés.
Au retour des vestiaires, Shaqiri, encore lui, délivrait un centre sur la tête d’Itten (50e).
Mais très vite, la Nati a laissé la Biélorussie s'installer dans le jeu, au point de se laisser surprendre par Max Ebong, venu conclure de la tête une action rondement menée, à la 61e minute. Sommer, qui jusque-là n'avait eu aucun arrêt à faire, devait alors s'incliner.
Dans la foulée, la Suisse pensait réagir, par l'intermédiaire de Zeki Amdouni, entré en jeu quelques minutes plus tôt. Mais le pensionnaire de Burnley ne se montrait pas assez tranchant devant le but.
Finalement, les coéquipiers de Shaqiri se sont fait surprendre. Sur corner, concédé à la suite d'un contre dévastateur. Seul, sans Ricardo Rodriguez au marquage, Poliakov claquait un énorme coup de tête (68e). 1-2 Biélorussie, dans un stade abasourdi.
Menée au score, l'équipe de Suisse s'est bien procurée de nouvelles occasions. Beaucoup trop peu toutefois pour faire flancher le gardien adverse, particulièrement en jambes. Les hommes de Murat Yakin ont même encaissé un troisième but, en contre, par l'intermédiaire de Dmitri Antilevski (84e). Une réalisation d'abord annulée pour hors-jeu, mais finalement accordée par la VAR.
Au fond du trou, la Nati a su réagir, en inscrivant deux buts en deux minutes. D'abord par l'intermédiaire de Manuel Akanji, sur un coup franc de Shaqiri (89e), puis grâce à une réalisation signée Zeki Amdouni (90e).
La Suisse, qui poussait, aurait même pu scorer un quatrième goal. Il faut dire que 7 minutes de temps additionnel ont été octroyées, et que le public du Kybunpark, revigoré, se faisait enfin entendre.
La Nati, souvent apathique en première mi-temps, n'est pas passée loin de la correctionnelle en deuxième période. Elle a toutefois su réagir lorsqu'elle était menée au score, pour arracher un match nul un temps inespéré, trois partout. Une équipe à réaction plus qu'autre chose.
Cette belle force de caractère ne cache pas les faiblesses rencontrées lors des dernières sorties. Et ce résultat, à domicile contre la 105e nation mondiale, reste une réelle contre-performance. Certains choix du sélectionneur, comme le fait de ne pas avoir titularisé Amdouni, dont l'entrée s'est révélée intéressante, interroge aussi.
La Suisse est toujours leader du groupe I, mais laisse à la Roumanie une chance de prendre les commandes (avec toutefois un match en plus), en cas de victoire contre Andorre dans la soirée. La qualification n'est pas acquise, surtout que Shaqiri & Co doivent encore affronter leurs adverses les plus directs, que sont Israël et la Roumanie.
De son côté, la Biélorussie ponctue une très belle semaine, après un match nul 0-0 jeudi dernier contre la Roumanie, dans le huis clos de Budapest.