Ce n'était pas de la comédie, ou alors son jeu d'acteur est devenu aussi bon que son jeu en fond de court. Roué de coups pendant 1 h 45, Novak Djokovic a traversé le deuxième set en vacillant, avec l'expérience et le fatalisme de ses 36 ans. On l'a vu allongé au sol, les mains sur les genoux, avachi sur sa raquette, enturbanné dans une poche de glace, la bouche grande ouverte pour capter un filet d'air. Puis on l'a vu lever les bras, retour aux bonnes vieilles habitudes.
Ce deuxième set a donné lieu à 44 rallyes de plus de 9 frappes, avec une pointe à 33 frappes. Daniil Medvedev a eu une balle de set et a imposé une intensité physique étouffante, en misant peut-être sur la force de l'âge (27 ans). Mais c'est lui qui a craqué...
La fatigue était accentuée par l'atmosphère moite du stade Arthur-Ashe, dont le toit est resté fermé après les averses torrentielles du début de journée. Novak Djokovic l'a reconnu: «Je ne pense pas avoir jamais joué un set aussi long de ma vie. Daniil était probablement meilleur, il méritait de le gagner. D'une manière ou d'une autre, j'ai réussi à retourner la situation. Honnêtement, dans ce deuxième set, j'ai eu l'impression de manquer d'air à de nombreuses reprises, et j'ai souffert des jambes aussi.»
Novak Djokovic a également reconnu que la pression d'un enjeu historique ne l'avait pas quitté pendant deux jours. «J'ai vraiment tout fait ces dernières 48 heures pour ne pas laisser l'importance de ce moment m'entrer dans le crâne. Mais évidemment, plein de pensées vous viennent. Des «et si...», des images d'une éventuelle victoire, d'une éventuelle défaite. J'ai essayé de tout bloquer. Mais ça a été un gros combat.»
Dernière statistique pour raconter une domination tenace: les 74 fois où Djokovic a remporté le premier set dans un match de l'US Open, il s'est imposé à 73 reprises. Seul Stan Wawrinka a su se dresser sur son chemin et le renverser - lors de la finale 2016.