Si la célèbre marque de café suisse (qui porte le nom d'une chaîne montagneuse et d'un canton romand) cherche un successeur à son ambassadeur Roger Federer, elle aurait fin nez de s'intéresser à Corentin Moutet. Car le Français (ATP 88) semble avoir un goût prononcé pour cette boisson.
Preuve en est son souhait mercredi au 1er tour du Masters 1000 de Madrid, sur un court annexe en session de nuit:
Une requête inhabituelle en plein match, les cracks de la balle jaune préférant l'eau ou les boissons isotoniques.
Hélas pour le Tricolore, les organisateurs n'ont pas pu satisfaire à sa demande. «On ne fournit pas de café», s'est contentée d'expliquer l'arbitre, à laquelle Moutet s'est longuement plaint. Cette impossibilité n'a rien à voir avec le dopage, la caféine ne figurant pas sur la liste des produits interdits, elle est simplement due à la logistique.
Mais c'était sans compter sur la gentillesse et la réactivité d'un spectateur, qui est allé chercher un café et l'a offert à Corentin Moutet au bord du terrain quelques minutes plus tard.
Le tennisman a chaleureusement remercié son sauveur, mais la boisson n'a pas eu l'effet escompté: le natif de Neuilly-sur-Seine s'est incliné au bout du suspense, en trois manches (6-7 6-2 7-6), après près de quatre heures de jeu.
Il n'est pas le seul joueur à avoir demandé une tasse de café en pleine partie. On se souvient de Stan Wawrinka en quarts de finale de Paris-Bercy 2015 face à Rafael Nadal. Le Vaudois avait, lui, obtenu directement sa tasse auprès de l'intendance officielle. Et ça lui avait bien réussi puisqu'il s'était imposé (7-6 7-6).
Au-delà de l'aspect cocasse de voir un athlète commander un café en plein effort, la consommation de caféine est désormais un véritable thème dans le sport. Elle inquiète certains acteurs, comme Pascal Chanteur, président du Syndicat des coureurs cyclistes professionnels (UNCP), qui déclarait en 2022 à RMC Sport:
Outre le café, la substance se consomme sous forme de gélules, gels ou encore chewing-gum. Elle a des vertus bénéfiques pour un athlète en plein effort, telles la stimulation et la réduction de la fatigue.
Mais, ingérée à trop haute dose – selon certains cyclistes, des collègues dans le peloton consomment l’équivalent de 15 expressos par jour –, elle entraîne des effets nocifs comme des troubles du rythme cardiaque (accélération des battements), de la pression artérielle et du sommeil, ou encore une déshydratation.
En tout cas, le café pris par Corentin Moutet n'a pas eu le don d'apaiser le Français: il pestait encore après le match, dans un tweet, contre l'incapacité du tournoi à lui amener une tasse. Les mauvaises langues diraient qu'il a un grain.