Carlos Alcaraz ne le cache pas. «Ce serait un rêve de jouer en double avec Nadal», martèle-t-il depuis des mois. Et pas lors d'un tournoi lambda ou d'une simple exhibition. Lui souhaite taper la balle avec son idole de toujours aux Jeux olympiques, disputés à Roland Garros, terre des exploits de Rafa.
Sauf que pour se rendre aux JO, il y a un certain nombre de critères à remplir, dont l'un que ni Nadal ni Alcaraz ne pourront honorer. La Fédération internationale de Tennis (ITF) stipule dans son règlement que tout joueur doit participer à un minimum de deux rassemblements de Coupe Davis durant une olympiade (2021-2024), et qu'au moins l'un des deux doit avoir lieu en 2023 ou 2024.
Or, Rafael Nadal n'a plus défendu les couleurs espagnoles depuis 2019 - il ne répond donc pas à ce critère. Carlos Alcaraz, lui, pouvait toujours le remplir, ayant joué en Coupe Davis en 2022. Peut-être pensait-il valider la deuxième partie de la condition en février prochain, lors de la phase qualificative de la prochaine Coupe Davis. Mais puisque l'ITF a attribué une wild-card à l'Espagne et à la Grande-Bretagne, qualifiant directement ces deux nations pour la phase finale, l'actuel n°2 mondial ne sera plus en mesure de défendre son pays d'ici les Jeux olympiques.
Que les fans des deux spécialistes de la terre battue se rassurent, Nadal et Alcaraz devraient bel et bien voir Paris l'été prochain, si le physique le permet. La Fédération internationale de tennis prévoit dans son règlement des recours lorsque les joueurs ne satisfont pas aux exigences internationales.
Rafael Nadal devra plaider sa cause en adressant un courrier à l'ITF, émis par la Fédération espagnole de tennis (RFET), dans lequel il justifiera ses absences répétées en Coupe Davis par les blessures, à l'aide de certificats médicaux. Et, étant donné son actuel 664e rang mondial le plaçant loin des quatre meilleurs Espagnols (réd: ceux censés aller aux Jeux), et puisque le classement protégé ne peut pas être activé sous l'égide de la Fédération internationale, il pourra aussi compter sur un autre point de règlement lui permettant d'assurer sa participation olympique. Il s'agit là d'une dérogation pour «engagements et accomplissements lors des épreuves olympiques et/ou en Coupe Davis». Et avec deux titres aux Jeux, l'un en simple, l'autre en double, et quatre Coupes Davis à son actif, nul doute que Rafael Nadal est éligible à pareille dérogation.
Carlos Alcaraz devra, lui aussi, passer par la voie administrative afin de disputer les Jeux olympiques de Paris 2024. Il ne pourra pas se justifier par les blessures, car son retrait de la Coupe Davis en 2023 est dû au fait qu'il souhaitait se reposer. Sa lettre précisera probablement qu'il avait l'intention de jouer la phase qualificative de la Coupe Davis en février prochain, mais que l'ITF, de par cette wild-card attribuée à l'Espagne, l'en empêche. Une situation pour le moins cocasse.