Ceux qui aiment le tennis ont dû se frotter les yeux, lundi matin, en découvrant la mise à jour du classement ATP. Rafael Nadal, aka «le Taureau de Manacor», «l'ogre de l'ocre» ou encore «l'homme aux 22 titres en Grand Chelem», figurait au 664e rang mondial, avec seulement 45 unités au compteur.
Un classement indigne de son statut d'icône du tennis, mais qui s'explique évidemment par la longue absence du gaucher majorquin, écarté du circuit depuis presque douze mois en raison d'une blessure au psoas-iliaque. Son dernier match remonte en effet au 18 janvier 2023: ce jour-là, «Rafa», déjà diminué par sa blessure à la hanche, avait été battu en trois sets par l'Américain Mackenzie McDonald à Melbourne.
C'est justement en Australie que l'Espagnol de 37 ans s'apprête à revenir au jeu, plus exactement à Brisbane, un tournoi ATP 250 qui se dispute la première semaine de l'année (31 décembre-7 janvier). On peut s'attendre à ce qu'il participe ensuite à l'Open d'Australie, mais son grand objectif de l'année sera bien sûr le double rendez-vous mythique de Paris l'été prochain: Roland-Garros et les JO. Pour arriver en grande forme dans ce qui sera le dernier défi de son immense carrière, Rafael Nadal aura besoin d'enchaîner les matchs. Son mauvais classement mondial devrait pourtant l'empêcher de participer aux principaux tournois.
En réalité, il existe deux moyens pour un joueur d'intégrer le tableau principal d'un évènement important:
Rafael Nadal a clairement laissé entendre dans le quotidien AS qu'il privilégiera la seconde solution afin de «ne pas retirer les invitations des autres». Sous-entendu: de permettre aux jeunes joueurs, ou aux tennismen du pays dans lequel la compétition se dispute, de bénéficier d'une wild-card. Le Majorquin utilisera donc son «classement protégé»; un régime d'exception qui s'applique aux joueurs et joueuses ayant été absents du circuit pendant au moins six mois à cause d’une blessure ou bien en cas de maternité. C'est aux principaux concernés d'en faire la demande écrite auprès du président de l'instance dirigeante concernée (ATP ou WTA).
«Grâce à ce dispositif, le natif de Manacor va pouvoir utiliser un classement établi sur la moyenne de sa position dans la hiérarchie sur les trois premiers mois de son indisponibilité sur blessure», écrit Media365. Or entre janvier (date de sa blessure) et mars (la fin des trois mois), la position moyenne de Nadal au classement ATP était une 9e place. C'est ce rang qu'il pourra faire valoir pour entrer dans le tableau principal d'un maximum de douze tournois cette année.
Le problème, pour l'ex-numéro un mondial, c'est que ce fameux «classement protégé» ne lui permettra pas d'être tête de série. Cela signifie qu'il pourrait très bien affronter Novak Djokovic au 1er tour d'un Grand Chelem. Le tirage au sort sera ainsi le premier temps fort de la quinzaine australienne, le mois prochain à Melbourne.