Le capitaine suisse Severin Lüthi a annoncé sa sélection pour le match de Coupe Davis contre l'Allemagne à Trèves les 3 et 4 février. Stan Wawrinka n'y figure pas. «J'ai toujours dit que vers la fin de ma carrière, j'aimerais bien jouer encore une fois en Coupe Davis», affirme pourtant le Vaudois.
Sa participation dépendra de ses résultats à l'Open d'Australie. Il nous raconte comment il se sent à la veille du début du premier tournoi du Grand Chelem de l'année.
Stan Wawrinka, à bientôt 38 ans, vous êtes le joueur le plus âgé du tableau principal. Est-ce que ça vous remplit d'une certaine fierté d'être encore là, compte tenu de ce que vous avez vécu ces dernières années?
STAN WAWRINKA: Ce n'est pas un compliment que d'être le plus âgé! (rires) Ce qui compte pour moi, c'est de savoir que je me sens à nouveau prêt à battre n'importe quel adversaire. C'est le cas depuis quelques mois et l'US Open. J'ai pu m'entraîner dur, comme je le souhaitais. Et j'ai bien commencé la nouvelle saison avec la United Cup. C'était un super événement et une belle expérience de jouer avec les femmes et en tant que capitaine pour la Suisse.
Vous dites que vous avez pu vous entraîner comme vous le souhaitiez. Ça signifie quoi en termes de volume et d'intensité?
Je ne m'entraîne pas moins qu'à 25 ans.
Et bien sûr, il y a des jours où j'ai besoin de plus de repos par rapport à il y a dix ans. Ce qui est positif pour moi, c'est que pour la première fois depuis deux ans et demi, j'ai pu faire une préparation sans restriction et aller à la limite physiquement, sans avoir à m'inquiéter.
Comment, où et avec qui vous êtes-vous préparé pour la nouvelle saison?
Ma saison s'est terminée tôt, du coup j'ai eu beaucoup de temps pour me préparer. J'ai fait une partie de la préparation en Suisse et j'ai beaucoup travaillé avec Pierre Paganini (réd: son préparateur physique). J'étais aussi à Monaco, où je me suis surtout entraîné avec Magnus (réd: Norman, son entraîneur). Et puis j'ai encore passé une semaine en Arabie saoudite, où j'ai joué des matchs d'exhibition. Comme je suis parti en Australie avant Noël, ça fait maintenant plus de trois semaines que j'ai pu m'adapter aux conditions ici.
Vous avez remporté votre premier titre du Grand Chelem ici, à Melbourne, en 2014. Quel est votre sentiment en revenant ici?
Ce sont des souvenirs et des émotions qui resteront à jamais dans ma tête et dans mon cœur. Je suis très heureux d'être de retour ici, d'autant plus que j'ai manqué le tournoi l'année dernière.
C'est le premier tournoi du Grand Chelem depuis la retraite de Roger Federer en septembre dernier. Comment avez-vous vécu cette soirée d'adieu?
C'était une soirée triste, mais aussi un bel adieu. Roger est un grand champion et, pour moi personnellement, un bon ami. Depuis que je suis arrivé sur le circuit en tant que jeune joueur, il a toujours été là pour moi. J'ai donc assisté à son départ avec beaucoup d'émotion. Bien sûr, ça aurait été plus agréable si j'avais pu être à Londres ce soir-là. Mais j'étais à un tournoi à Metz et, du coup, j'ai suivi le match sur mon écran, comme beaucoup de fans de tennis.
Vous aurez 38 ans début mars et vous avez déjà eu quelques blessures. Avez-vous aussi songé à votre propre retraite ce soir-là?
Je suis vieux et j'arrive à la fin de ma carrière (rires).
J'aime la compétition, j'aime le jeu et j'aime le processus, même si ce n'est pas toujours facile. Mais surtout, j'aime les émotions que me procure le tennis. Je suis sûr que je ne les trouverai nulle part ailleurs si je devais un jour quitter le tennis.
Le retour de Novak Djokovic, après avoir été expulsé d'Australie l'année dernière, sera également chargé d'émotion. Que pensez-vous de l'annonce faite par le directeur du tournoi, Craig Tiley, de faire expulser de l'enceinte les spectateurs qui siffleraient Djokovic?
Les sifflets font partie du tennis et se produisent chaque année. C'est le sport. Si les spectateurs dépassent les limites, je peux le comprendre. Mais par principe, je pense que les spectateurs ont le droit de siffler. Mais je ne pense pas que ça arrivera de toute façon. Ils seront heureux de voir Novak jouer à nouveau.
Au premier tour, vous affronterez pour la première fois le Slovaque Alex Molcan. Le connaissez-vous bien et à quel type de match vous attendez-vous ?
Je suis un grand fan de tennis et je regarde les matchs des autres. Du coup, je l'ai vu jouer plusieurs fois l'année dernière. Il est gaucher, son jeu est varié et ça le rend très dangereux. Mon objectif est de me concentrer sur moi et de jouer de manière agressive.
Adaptation en français: Yoann Graber