Une année après avoir été expulsé du pays en raison de son statut vaccinal, Novak Djokovic a retrouvé ce vendredi Melbourne et la Rod Laver Arena, le court central de l'Open d'Australie. Il y a affronté Nick Kyrgios dans un «match» exhibition très attendu: les 15 000 billets avaient tous été vendus en moins d'une heure.
Les échanges des deux joueurs sur le court n'avaient qu'un intérêt relatif. Ce que tout le monde voulait savoir, c'est l'accueil qui serait réservé au Serbe. Ce tennisman toujours pas vacciné allait-il être pris en grippe par des spectateurs qui avaient très mal vécu les confinements successifs liés au Covid? Ou serait-il au contraire encouragé? Les organisateurs de l'Open d'Australie se posaient eux aussi la question puisqu'ils avaient dévoilé plus tôt dans la semaine un plan afin de protéger le numéro 5 mondial des éventuelles attaques contre lui durant le tournoi.
Finalement, il n'y en aura peut-être pas besoin. Refoulé l'an dernier sous escorte policière, le natif de Belgrade a été accueilli comme une rock-star ce vendredi à Melbourne.
Les vivats du public l'escortent d'ailleurs depuis son arrivée en Australie il y a deux semaines. En une année pourtant, rien n'a changé, sauf la composition du gouvernement australien. Preuve que l'affaire était éminemment politique, sinon passablement hypocrite, toutes les sanctions ont été levées d'un simple pouce vers le haut. Djokovic a pu rallier le pays en vedette de compét' alors même qu'il n'a renié ni les convictions, ni les «mauvaises» actions qui, l'an dernier, faisaient officiellement de lui un être toxique.
Le joueur semble rassuré autant qu'enhardi: à trois jours du premier Grand Chelem de la saison, il s'avance comme l'un des grands favoris. Une impression renforcée par le tirage au sort puisque Novak Djokovic bénéficie d'une vue dégagée jusqu'en demi-finales. En s'imposant dans l'hémisphère sud, il décrocherait un 10e titre à Melbourne et, surtout, un 22e Majeur, soit autant que Rafael Nadal.