Ce sport typiquement suisse fait un mort
Triste semaine pour le hornuss. Un homme de 68 ans est mort jeudi dans le canton de Berne après avoir été grièvement blessé lors d'une partie de ce sport typiquement suisse.
Selon l'ATS, le malheureux, qui arbitrait, a été heurté à la tête par le nuss, ce petit palet en matières synthétiques qui est l'essence-même de ce jeu, lors d'un match à Neuenegg (BE) dimanche. Il a tout de suite été emmené en ambulance à l'hôpital, où il a succombé à ses blessures jeudi.
Son club de Recherswil-Kriegstetten, dans le canton de Soleure, lui a rendu hommage via un communiqué sur son site internet.
Dans son texte, le club soleurois invite aussi les joueurs de hornuss à tirer des leçons de ce drame:
Car oui, sous ses airs folkloriques, le hornuss – pratiqué principalement dans les cantons de Berne, Soleure et Argovie – reste un sport où le risque de se faire très mal existe. Et pour cause: le but de ce jeu est de frapper le plus loin possible dans un champ le nuss avec une sorte de fouet composé d'une tige flexible en carbone et d'un morceau de bois à son extrémité. Au départ de la frappe, le palet peut atteindre les 300 km/h (!) et toujours approcher les 200 km/h une centaine de mètres après le moment de l'impact.
En face, éparpillés dans le champ, les adversaires – munis de grandes palettes ressemblant à des pelles à neige – doivent tout faire pour arrêter le nuss le plus tôt possible, histoire que celui-ci franchisse le moins de distance possible et ne rapporte ainsi pas beaucoup de points à l'équipe qui le lance.
Il y a donc le risque, en se mettant sur la trajectoire du nuss, d'être heurté par ce dernier. C'est ce qui est arrivé à Neuenegg dimanche, où une enquête a été ouverte pour connaître les circonstances exactes.
Un rapport alarmant
En 2016, l'hôpital de l'Ile à Berne avait publié un rapport alarmant sur le hornuss, en conclusion duquel elle recommandait à tous les pratiquants de porter un casque (seuls ceux nés après 1984 sont obligés de le faire). L'établissement bernois précisait avoir enregistré dans son service d'urgences 27 cas entre 2000 et 2014 liés à ce sport, dont 23 ont dû être opérés à cause de fractures de la mâchoire, du nez ou des pommettes. Aucun de ces malheureux ne portait de casque.
Après le tragique accident de dimanche, l'Association suisse de hornuss – qui compte 6000 joueurs actifs et 171 clubs – pourrait être amenée à améliorer la sécurité des pratiquants.
