Lyon a remporté plus ou moins sereinement son quart de finale de Coupe de France face à Grenoble (2-1). Portée par un bel enthousiasme, l'équipe de Laurent Blanc menait 2-0 à la pause sur des exploits personnels de Barcola et Jeffinho. Problème: les deux buteurs sont sortis sur blessure quelques minutes plus tard.
Pour Jeffinho, c'était son premier but sous les couleurs de l'Olympique lyonnais, qu'il a rejoint cet hiver. Et pas n'importe quel but: une accélération à la Mbappé conclue par un petit coup de patte subtil, le tout fêté avec le même sens de la démesure par un salto arrière et un double toe loop (en gros).
Laurent Blanc a d'abord défendu son protégé, dont les fans attendaient une intégration plus rapide. «Jeffinho est intéressant, il est spectaculaire, mais il arrive dans une ville européenne où il fait froid, alors qu'il vient du Brésil. Il doit s'acclimater, d'autant plus qu'il est arrivé blessé. Je savais qu'il n'était pas prêt, mais je pensais qu'il pourrait jouer 45 minutes. Il est malheureusement touché à l'ischio-jambier.»
Le fait que Jeffinho se soit blessé à la réception d'un salto, sinon quelques foulées plus tard, a forcément attiré les soupçons sur sa célébration. Laurent Blanc a démenti, mais sans convaincre tous les journalistes présents:
Les célébrations sont un vaste débat dans le football, où des clubs envisagent de les interdire. A tout le moins les plus obscènes et, surtout, les plus dangereuses, dont certaines menacent l'intégrité physique même du joueur:
Jeffinho, 23 ans, n'a pas l'intention d'y renoncer, et Lyon semble l'accepter... en attendant les résultats de la radiographie. Le joueur est arrivé à l'OL en provenance de Botafogo contre 10 millions d'euros. Mardi soir, il a immédiatement séduit un stade où de nombreux Brésiliens, avant lui, ont laissé une trace. «Virevoltant, il a provoqué, dribblé, pris de vitesse une défense grenobloise impuissante face à lui. Dangereux par la passe, ou le dribble, et décisif par son but (38e), il aura fait la différence en l'espace d'une mi-temps, avant sa sortie», s'extasie Le Figaro.