Rob Dawley, un supporter anglais venu au Qatar supporter son équipe nationale, a décidé sur un coup de tête de se diriger vers des régions moins explorées. Ainsi, après voir tenté de visiter un camp de migrants et s'être fait refouler à l'entrée, il s'est retrouvé au centre de la ville qatarie de Mesaieed, au sud de Doha. Là-bas, le jeune homme de 21 ans a découvert une trentaine de gros immeubles qui avaient pour particularité d'être totalement vides.
Par un heureux hasard, il aurait rencontré des agents de sécurité sympathiques qui lui ont proposé une visite de ces bâtiments abandonnés, car «ils seraient de toute façon démolis dans quelques mois». Il s'est ainsi retrouvé dans des appartements modernes et propres avec beaucoup d'espace, dans lesquels des travailleurs immigrés auraient vécu pendant la construction des infrastructures de la Coupe du monde.
Rob a publié sur TikTok une vidéo de sa visite, qui compte plus de deux millions de vues. Il a déclaré que le logement était «bien meilleur que son logement universitaire» mais n'était pas sûr du nombre de personnes qui auraient séjourné dans chaque appartement:
Cette vidéo peut surprendre, car elle contraste avec les nombreux rapports qui montraient le contraire: des conditions de vie misérables pour les travailleurs immigrés. On ignore cependant si ces appartements n'étaient pas destinés à du personnel qualifié plutôt qu'à de simples ouvriers.
Il est également impossible de savoir si ce que Rob Dawley rapporte est vraiment neutre et objectif, car, depuis le début de la Coupe du monde, la plupart des vidéos qu'il publie véhiculent une image relativement positive de son séjour au Qatar.
En effet, plusieurs témoignages et documents consultés par l'AFP mettent en évidence les détails d'une opération massive de communication visant les fans, entamée il y a deux ans par les organisateurs de la Coupe du monde. Ainsi, ils auraient sponsorisé non seulement la visite dans l'émirat pour environ 450 fans de 59 pays, mais aussi l'hébergement, l'argent de poche et «de nombreuses activités». En retour, ils attendent de ces fans sélectionnés qu'ils fassent la promotion du pays et de l'événement à la manière d'influenceurs: en créant une bonne image sur Instagram et les autres réseaux sociaux.
Que ce Britannique soit l'un d'entre eux reste cependant incertain et il se peut que son expérience soit tout à fait authentique. Rob a attrapé le virus du voyage il y a trois ans et a visité 23 pays au total. Il demande souvent aux habitants où ne pas se rendre, puis cherche activement à explorer ces zones. Il s'est donné pour mission de montrer aux gens «le côté invisible du Qatar», ce qui l'a conduit à ces appartements.