Suisse
Abus sexuel

Confier l'enquête sur les abus sexuels à un évêque serait une «erreur»

Confier l'enquête sur les abus sexuels à un évêque est une «erreur»

Une ancienne conseillère d'Etat neuchâteloise dénonce le fait que l'évêque de Coire va devoir juger ses pairs, s'inquiétant du «culte du secret» au sein de l'Eglise.
16.09.2023, 10:0916.09.2023, 14:53

L'enquête ordonnée par la Conférence des évêques suisses sur la dissimulation de cas d'abus ne devrait pas être menée par un ecclésiastique, selon la présidente de la CECAR Sylvie Perrinjaquet. C'est une «erreur» de l'avoir confiée à l'évêque de Coire, dit-elle.

Bischof Joseph Maria Bonnemain spricht waehrend einem Friedensgebet fuer die Ukraine, am Freitag, 24. August 2023, im Muenster in Bern. Heute jaehrt sich der Beginn des russischen Angriffkrieges auf d ...
L'évêque de Coire, Joseph Bonnemain.Keystone

Joseph Bonnemain va devoir juger ses pairs, qu'il connait depuis des décennies. «C'est une très mauvaise solution», poursuit la présidente de la Commission écoute, conciliation, arbitrage, réparation (CECAR) samedi dans Arcinfo.

Cet organe indépendant et neutre a été créé sur la base d'un accord signé en 2015 pour accompagner les victimes d'abus sexuels prescrits commis au sein de l'Eglise catholique suisse. La commission est active uniquement en Suisse romande.

Les conseillers d'etat Neuchatelois, Jean Studer, Claude Debely et Sylvie Perrinjaquet, de gauche a droite, ont presente a la presse, ce lundi 16 fevrier 2009, les comptes de l'etat de 2008, ...
Ancienne conseillère d'Etat, Sylvie Perrinjaquet est la présidente de la CECAR.Image: KEYSTONE

La Neuchâteloise pointe le «culte du secret» au sein de l'Eglise. Ses représentants «vivent continuellement dans cette ambiance du secret», dit-elle. Elle ajoute:

«Il faut arrêter d'être dans le déni et reconnaître que l'on a dans l'Eglise des personnes qui abusent d'enfants»

Les relations avec des enfants moins graves qu'avec des femmes

A cette culture du secret s'ajoute une posture problématique de l'Eglise vis-à-vis des femmes et des enfants. Elle déclare: «Dans les propos que tient l'Eglise depuis quelques jours», je suis en train de réaliser que:

«Pour cette institution, abuser d'un enfant est moins grave que d'avoir des relations sexuelles avec une femme»

L'ancienne conseillère d'Etat appelle l'Eglise à assumer. «Mais ils ne prennent pas de décision, regrette-t-elle. En Valais, il y a des prêtres pédophiles à la retraite qui continuent à célébrer la messe.»

Pendant ce temps là, en Valais👇

Pour Perrinjaquet, la pression viendra de l'extérieur de l'institution, «même si certains s'accrochent». «L'institution est ébranlée», dit-elle, soulignant que la publication mardi du rapport de l'Université de Zurich a forcé l'Eglise catholique à réaliser qu'elle a en son sein des abuseurs prédateurs. (mat/ats)

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