Le personnel de l'ambassade de Suisse au Soudan, ainsi que la centaine d'autres citoyens suisses doivent pour l'heure rester dans le pays en guerre. La situation ne permet pas un départ organisé, a annoncé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Il n'existe actuellement aucune garantie de sécurité de la part des parties au conflit, a déclaré vendredi Serge Bavaud, chef du Centre de gestion des crises au DFAE. L'ambassade à Khartoum a été touchée de manière collatérale par les combats, de même que la résidence de l'ambassadeur.
Les Etats-Unis avaient notamment annoncé dépêcher des militaires pour faciliter une éventuelle évacuation de leur ambassade.
L'opérabilité de l'aéroport n'est pas assurée, a ajouté Serge Bavaud. Dans tous les cas, une évacuation n'est envisageable qu'avec des avions militaires de transport. Il est en effet peu probable que des compagnies aériennes mettent leurs appareils à disposition.
Selon le DFAE, une centaine de Suisses sont enregistrés comme vivant au Soudan. Mais tous ne souhaitent pas forcément quitter le pays. Seule une dizaine d'entre eux ont pour l'instant manifesté leur intérêt pour un départ organisé, a précisé Serge Bavaud.
Depuis la mi-avril, le pays est déchiré par de violents combats entre l'armée soudanaise et les paramilitaires, menés par deux généraux rivaux. Aucun répit n'a été observé à l'approche des festivités marquant la fin du ramadan.
Les affrontements ont déjà fait plus de 400 morts et plus de 3500 blessés, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé vendredi.
Depuis que la lutte de pouvoir, latente depuis des semaines entre les deux généraux, s'est transformée en bataille rangée, les civils ont fui en nombre à l'étranger. Entre 10 000 et 20 000 personnes sont passées au Tchad voisin, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). (ats)