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Alain Berset

Ukraine: Berset reconnaît avoir été maladroit avec ses mots

Guerre en Ukraine: Berset reconnaît avoir été maladroit avec ses mots

Bundespraesident Alain Berset waehrend der Fruehlingssession der Eidgenoessischen Raete, am Dienstag, 14. Maerz 2023 im Staenderat in Bern. (KEYSTONE/Anthony Anex)
Le président de la Confédération Alain Berset, mardi, à Berne.Image: sda
Les paroles du Fribourgeois pour défendre la position du Conseil fédéral lors de la guerre en Ukraine, avaient suscité un vif débat.
15.03.2023, 04:4315.03.2023, 12:16
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Le président de la Confédération Alain Berset reconnaît s'être trompé dans le choix de ses mots. Il avait parlé de «frénésie guerrière dans certains cercles», à propos de l'Ukraine attaquée par la Russie.

Des réactions lui ont montré «que ce n'était pas le bon choix de mots», déclare-t-il dans une interview accordée mardi soir à l'édition en ligne du journal alémanique Tages Anzeiger. Mais il est clair que la réponse à cette guerre brutale ne peut pas être uniquement le réarmement, ajoute-t-il. Selon lui, la Suisse doit justement penser dans une logique de paix et de diplomatie. C'est la force du pays:

«Pour être tout à fait clair, je parle d'un climat de pure logique de guerre qui m'inquiète. Mon intention n'a jamais été de critiquer certaines personnes ou certains Etats, mais de montrer qu'il existe d'autres possibilités de soutenir l'Ukraine.»

Il va de soi que l'Ukraine doit se défendre avec toute sa force et son soutien, elle en a «tout à fait le droit face à l'incroyable agression de la Russie», déclare le président de la Confédération.

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«Apparemment, on a aussi eu l'impression que l'Ukraine devait immédiatement négocier avec la Russie. C'est faux, les conditions ne sont pas réunies pour cela, car pour cela, la Russie doit arrêter la guerre, respecter le droit international et les droits humains et quitter le territoire ukrainien, comme le Conseil fédéral l'a encore exigé après sa dernière séance.»
Alain Berset

De passage à la Haute Ecole de St-Gall (HSG) mardi soir, Alain Berset a tenu à calmer le débat. Il en a appelé à avoir une vision «plus large», après avoir constaté dans les discussions sur l'Ukraine au plan international «une logique de guerre», selon un extrait de son intervention diffusé en soirée dans l'émission «10vor10» de la SRF. Le président de la Confédération a souligné l'importance de protéger la population civile en Ukraine et de procéder au déminage dans les zones de guerre.

Mattea Meyer se distancie

Plus tôt, la coprésidente du PS Mattea Meyer a pris ses distances avec l'expression de Berset de «frénésie guerrière» en rapport avec la guerre en Ukraine et les livraisons d'armes occidentales:

«ll s'agit de l'opinion personnelle de M. Berset»

Personnellement et en tant que coprésidente du parti, elle ne partage pas cette opinion. Elle l'a d'ailleurs fait savoir à son collègue de parti et président de la Confédération:

«Bien sûr, les événements de la guerre donnent de l'élan aux forces qui défendent le principe d'un renforcement de l'armée. Ceux-ci tentent également de tirer profit de la situation et de désamorcer les directives sur l'exportation de matériel de guerre.»

Le gouvernement agit de manière peu cohérente et se cache derrière la neutralité, avait déclaré lundi l'autre coprésident du PS Cédric Wermuth à la «NZZ»:

«Je partage le souhait d'Alain Berset de mettre fin à l'effusion de sang, mais je ne partage ni son analyse ni ses conclusions»

Pour l'instant, il n'y a pas de perspective de négociations. Poutine a d'autres objectifs, il est le seul obstacle à la paix, selon Wermuth.

«Frénésie guerrière»

Le gouvernement refuse fermement d'autoriser une réexportation de munitions suisses par des Etats européens vers l'Ukraine pour lui permettre de se défendre face à l'agression russe. A la place, il insiste sur l'engagement de la Suisse pour la protection de la population civile.

Les armes suisses ne doivent pas pouvoir être utilisées dans une guerre, avait affirmé Alain Berset, soulignant qu'il s'agit là du «noyau dur» de la neutralité. Et le ministre de mettre en garde contre une atmosphère semblable à celle qui régnait avant la Première Guerre mondiale. «Je sens aussi aujourd'hui cette frénésie guerrière dans certains milieux. Et j'en suis très inquiet», affirmait-il.

Ces déclarations ont provoqué de vives réactions en Suisse et à l'étranger. Les partis, à l'exception de l'UDC, les ont critiquées. (ats/jch)

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