Le premier jour ouvrable de la nouvelle année a été marqué par un joli couac autour des chiffres du Covid-19. Peu après 13h30, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé que 38 437 nouvelles infections au coronavirus avaient été détectées en Suisse et au Liechtenstein au cours des dernières 96 heures.
Ce chiffre était toutefois trompeur. watson a réévalué les données et corrigé la valeur à 57 434 nouvelles infections. Un saut énorme: qu'est-ce qui se cache derrière?
Pour comprendre l'énigme derrière les chiffres, il faut expliquer la différence fondamentale entre les annonces quotidiennes et les valeurs quotidiennes. Examinons pour cela les chiffres concrets de lundi:
Les 38 438 sont les «annonces du jour» de lundi: il s'agit de la quantité de tests positifs déclarés ce jour-là, et qui n'ont pas encore été enregistrés dans les statistiques.
En d'autres termes: les infections qui ont été détectées à Noël mais qui n'ont pas encore été déclarées sont également prises en compte. De telles «déclarations tardives» se produisent par exemple lorsqu'un laboratoire est surchargé et ne peut pas déclarer à temps chaque test confirmé.
Par valeurs journalières, on entend d'autres chiffres: il s'agit du nombre d'infections qui ont été testées un jour donné. Ces données ne doivent pas nous intéresser plus que ça, mais il est important de connaître la différence.
Jusqu'à présent, l'OFSP avait pour pratique de publier les annonces quotidiennes en référence à la dernière mise à jour des données. Ce n'a pas été le cas ce lundi: l'OFSP n'a pas communiqué le nombre de cas détectés depuis le 30 décembre, date à laquelle remontent les dernières annonces de l'OFSP. Au lieu de cela, il a publié les données depuis vendredi dernier, le 31 décembre 2021. Autrement dit, un jour entier a été oublié.
En effet, il aurait été plus correct de parler de 57 434 nouvelles infections. On obtient ce chiffre en comparant le nombre total d'infections connues entre le 30 décembre et ce lundi. L'OFSP a comparé cette somme avec celle du 31 décembre, raison pour laquelle il a obtenu un chiffre nettement inférieur.
L'OFSP ne veut pas entendre parler d'erreur. Interrogé à ce sujet, il indique que le tableau de bord des données a toujours indiqué qu'il s'agissait de la différence avec le vendredi. «Les chiffres qui sont arrivés entre le jeudi 30 décembre et le vendredi 31 sont inclus dans le total des cas. En ce sens, le tableau de bord est correct et complet». L'OFSP a néanmoins supprimé un premier tweet qui faisait état de 38 437 cas.
Les chiffres actuels de l'OFSP ne donnent toutefois pas une image complète du nombre de personnes réellement infectées. En réalité, il existe probablement un grand nombre de cas non recensés. L'OFSP a annoncé une forte augmentation du taux de positivité pour le 2 janvier. Il s'élève à 42,1% pour les tests PCR et à 28% pour les tests antigéniques rapides. Il s'agit d'une valeur record.
Ce qui donne des raisons d'espérer, ce sont les données sur les hospitalisations: leur tendance est nettement à la baisse. L'OFSP met toutefois en garde: «Les chiffres relatifs aux hospitalisations doivent être interprétés avec prudence en raison de lacunes et de retards dans les déclarations». En d'autres termes, des corrections pourraient intervenir dans les jours à venir si certaines hospitalisations n'avaient pas encore été saisies en fin d'année.