Après le projet d'assouplissement de la loi sur le matériel de guerre adopté mardi sur le fil par une commission du Conseil national, le président du PLR s'en prend à la gauche et à l'UDC. Il accuse cette dernière d'enterrer la neutralité armée de la Suisse.
Sans réexportation possible en cas d'urgence, plus personne ne va acheter de matériel de guerre suisse, ce qui met la survie des entreprises suisses d'armement en péril, rappelle-t-il:
«Pour l'instant, la solidarité européenne signifie la solidarité militaire», lance le président du PLR, cette fois-ci en direction de la gauche:
Selon Burkart, la Suisse pratique une «neutralité à la carte»:
Le conseiller aux Etats argovien plaide pour une définition plus systématique de la neutralité suisse: «Même pendant la guerre froide, la Suisse était intégrée dans la communauté de valeurs occidentales malgré sa neutralité. En 1951, elle s'est, par exemple, jointe au boycott contre les Etats communistes. Ceux qui refusent aujourd'hui les sanctions contre la Russie ne défendent pas la neutralité traditionnelle, mais procèdent à une réinterprétation qui n'a jamais existé.»
L'accord devrait permettre à d'autres pays de transmettre du matériel de guerre de fabrication suisse dans des conditions strictes. Plus précisément, les pays qui ont un régime de contrôle des exportations comparable à celui de la Suisse devraient être autorisés à transmettre des armes si le Conseil de sécurité de l'ONU ou une majorité des deux tiers de l'Assemblée générale des Nations Unies ont déterminé que le pays destinataire a été attaqué en violation du droit international.
Dans le cas de l'Ukraine, cette condition est remplie. En outre, le matériel de guerre ne peut être transmis qu'après un délai de cinq ans. Il appartiendrait alors au Conseil fédéral de statuer sur les demandes individuelles de transfert. (ats/jch)