Des milliers de jeunes hommes et quelques centaines de jeunes femmes effectuent chaque année leur école de recrues en Suisse (ER). Et beaucoup préfèrent manifestement le faire pendant la saison froide. Alors que 12 000 recrues ont commencé leur formation de base de 18 semaines en janvier dernier, elles n'étaient que 8200 début juillet.
En moyenne, 40% des recrues entrent en service en été, contre 60% en hiver. Ce «boom» de l'ER d'hiver a des conséquences: d'après le porte-parole de l'armée Hofer, certaines places d'armes connaissent des «goulets d'étranglement infrastructurels» au cours du premier semestre de chaque année.
L'infrastructure de l'armée arrive donc – du moins à certaines périodes et à certains endroits – à saturation.
Un hébergement provisoire est donc nécessaire en Suisse. Une construction modulaire temporaire de trois étages sera érigée sur le site de la caserne de Neuchlen-Anschwilen dans le canton de Saint-Gall. Il est prévu d'y loger 180 militaires.
Trente chambres à six lits ainsi que des salles d'eau et des locaux annexes seront construits comme l'indique le mandat publié sur la plate-forme d'achat simap. La durée d'utilisation du bâtiment reste floue: entre trois et dix ans, selon l'appel d'offres. Le prix de l'opération? 11,6 millions de francs.
Dès le début de l'année 2024, le bâtiment devrait être prêt à accueillir la prochaine école de recrues, qui débutera en janvier.
Le porte-parole de l'armée, Stefan Hofer confirme par ailleurs que la caserne de Chamblon (VD) va, elle aussi, être agrandie afin de pouvoir accueillir davantage de recrues. Le projet est toutefois prévu pour fin 2025.
L'armée suisse assure que les besoins d'extension sur ces deux places d'armes n'ont rien à voir avec milliers de places mises à disposition pour l'hébergement de réfugiés.
Rappelons qu'en 2013, l'armée a décidé de fermer plusieurs sites afin de réduire les coûts. Les places d'armes de Lyss dans le canton de Berne ou de Saint-Maurice en Valais étaient par exemple concernées. A-t-on donc sous-estimé les capacités nécessaires?
Aux yeux du porte-parole de l'armée, les raisons sont à chercher dans le passage de trois à deux écoles de recrues annuelles en 2018. C'est à ce moment-là que la pénurie de logements s'est fait sentir sur certains sites. L'armée compte prendre des mesures dans les années à venir pour mieux équilibrer la répartition des recrues sur l'année et ne plus avoir besoin de logements temporaires.
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)