Une détonation, et puis les trompettes en plastique, les chapeaux en carton, les sifflets et les sarbacanes s'envolent, le tout dans une légère odeur de plastique brûlé pas toujours agréable. Mais on aime les bombes de table, les surprises, fouiller pour trouver un petit trésor amusant. Alors, les collaborateurs de l'entreprise Artoz ont mis au point un moyen de profiter de tout cela de manière durable, et sans pyrotechnie.
Spécialisée dans le papier et le bricolage, l'entreprise basée en Argovie vient d'élargir son assortiment avec une véritable innovation: des bombes de table que l'on peut non seulement remplir individuellement, mais également réutiliser. Comme l'explique Domenic Meier, le directeur général d'Artoz, cela n'existait pas jusqu'à présent.
L'idée est née lors d'une réunion consacrée aux innovations. Une personne avait écrit ses propositions sur des bouts de papier et les avait placés dans une bombe de table qu’elle avait ensuite allumée. Les propositions sur le papier étaient bonnes, mais le groupe s'est finalement penché sur une autre idée, celle de modifier le fonctionnement du dispositif surprise, tout en conservant l'idée de l'explosion.
Le remplissage individuel existait déjà. Ce qui était nouveau, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'allumer une mèche. A la place, il suffit d'appuyer sur un bouton. Domenic Meier, le CEO explique:
Grâce à un mécanisme mis au point durant des mois, et qui a été breveté, une plate-forme est propulsée vers le haut, avec suffisamment de pression pour catapulter dans les airs son contenu et son couvercle. Cette plate-forme peut ensuite être redescendue autant de fois que l'on veut, et donc faire exploser la bombe de table autant de fois que désiré.
Meier raconte qu'en pleine nuit, il a pris son bloc-notes et un stylo, toujours posés à côté de son lit, pour noter l'idée.
Artoz a élaboré une série de bombes standard. Pour le modèle «Soirée jeux», le contenu devrait être clair. Pour la «Gender-Reveal», c'est-à-dire la révélation du sexe d'un bébé que des parents attendent, on peut opter pour la variante «Boy» ou «Girl». On trouve également les bombes «Amour», «Pâques», et ainsi de suite. L'assortiment est large, et il s'élargit encore. Une «Bombe du bonheur», qui contiendrait par exemple des biscuits ou des bonbons, est déjà en projet. Le prix unitaire se situe entre 19,90 et 29,90 francs.
Il est également possible de se faire confectionner un exemplaire entièrement personnalisé, ou d'acheter une bombe de table vide avec un autocollant de son choix et de la remplir soi-même, tant que la charge ne dépasse pas les 300 grammes.
Domenic Meier raconte deux tentatives qu'il a faites. Pour un ami qui aime le vin, il en a rempli une avec des bouchons et un bon d'achat. Il a aussi voulu faire plaisir à son chien, en faisant voler des friandises dans les airs.
Il a également entendu parler d'invitations de mariage envoyées par ce biais. Les entreprises, elles, se disent intéressées pour offrir des bons cadeaux de manière originale, par exemple à l'occasion d'un jubilé ou de l'anniversaire d'un collaborateur.
Les personnes qui reçoivent l'un de ces cadeaux individuels peuvent également l'offrir à d'autres personnes. Les étiquettes, explique Domenic Meier, ont été spécialement imprimées au format A4 pour que l'on puisse en créer une soi-même à la maison, puis la coller. Le seul inconvénient pour l'entreprise est qu'elle vend moins d'exemplaires que des produits jetables, mais elle l'accepte volontiers, cette réalité.
Meier ne peut même plus compter le nombre de fois où il a lui-même appuyé sur le bouton de cette innovation. Rien que lors d'un salon où Artoz a récemment présenté son nouveau produit, cela serait arrivé plusieurs centaines de fois. «Je ne me fais plus peur», dit le CEO en riant. Mais, il l'assure, la joie est elle toujours bien présente.