Selon SantéSuisse, les soins de santé ont augmenté de 7,5% en début d’année. «Pas une surprise» pour le conseiller national PLR et membre de la commission de la santé, Philippe Nantermod. Et ce n'est pas le seul. Le conseiller fédéral, Alain Berset, s'est inquiété d'une nouvelle hausse des coûts de la santé dans la SonntagsZeitung, écrit 24Heures. Il n'exclut pas de nouvelles hausses des primes en 2024.
Selon Philippe Nantermod, il s'agit, non seulement d'un problème de gestion des coûts relatifs à la santé, mais aussi d'un catalogue trop vaste pour l'assurance de base. «Il faut arrêter d’alourdir mois après mois le fardeau comme on le fait depuis des années», explique-t-il.
Face aux nouvelles professions médicales et paramédicales qui demandent à être couvertes, les investissements dans les hôpitaux ou dans la formation ou encore le personnel dans le système de santé qui augmente, «tout cela fait grimper les primes» censées couvrir ces frais supplémentaires.
Selon lui, les assurances de base couvrent aujourd'hui trop de frais «qui relèvent du confort» et devraient dépendre de l'assurance complémentaire.
«Il faut protéger les gens contre les hausses de primes», a déclaré le vaudois Samuel Bendahan, vice-président du Parti socialiste (PS). Le PS espère, d'ailleurs, que l'issue de son initiative qui demande que les primes d’assurance représentent 10% maximum du revenu des ménages et une prise en charge de l'Etat pour le solde, soit favorable. Un système déjà mis en place dans le canton de Vaud entre autres.
Au centre, on opte pour une autre solution: plafonner les dépenses de santé afin d'éviter que les primes n'augmentent plus rapidement que l’économie, mais aussi les salaires. En effet, en Suisse, les salaires ont progressé d’environ 30% depuis 1996, contre près de 150% pour les primes de l’assurance obligatoire, rappelle 24 heures. Une situation alarmante.
Si tous les partis s'accordent à dire qu'une solution doit être rapidement trouvée, ils doivent faire face aux puissants lobbyistes pharmaceutiques et hospitaliers au Parlement, qui refusent d'entrer en matière. Alain Berset regrette que «de bonnes mesures pour faire baisser les prix des médicaments génériques aient été repoussées», Philippe Nantermod, quant à lui, a déclaré avoir fait passer une quinzaine d’amendements au National destinés à freiner les coûts de la santé» en vain.
Sans subsides d'assurance maladie, la majorité des ménages ne pourrait faire face aux primes dont ils doivent s'acquitter. «Le système est à bout de souffle», écrit le quotidien vaudois.
(sia)