En raison de l'augmentation des primes maladie, de très nombreuses personnes ont changé d'assureur cette année: jusqu'à un adulte sur quatre, selon des sondages.
Un prestataire a été littéralement pris d'assaut: l'assurance de base de la KPT a gagné 195 000 clients et cumule désormais 553 000, comme elle nous l'a indiqué. La ruée a été encore plus importante que prévu: l'entreprise avait anticipé une augmentation d'environ 150 000 clients.
La caisse n'était pas préparée à cette croissance massive de plus de 50%. Les centres clients ont été pris d'assaut: tout le monde a dû donner un coup de main pour enregistrer les nouveaux clients, même la direction. La situation s'est entre-temps améliorée, affirme aujourd'hui son porte-parole Beni Meier:
Dans la plupart des régions, l'accessibilité et les temps d'attente sont revenus au niveau attendu et les factures présentées par les clients sont payées rapidement.
Nous connaissons toutefois un cas où les cartes d'assurés manquent toujours. La KPT part du principe qu'il s'agit d'un cas isolé. «La majorité de nos nouveaux clients ont reçu leur carte d'assuré jusqu'à fin janvier», explique le porte-parole.
Les nombreux changements de caisse ont fait que les assurés ont reçu leur carte un peu plus tard que d'habitude, et ce pas juste à la KPT.
Avec environ 1,5 million de nouvelles cartes, le nombre de cartes devant être produites était environ trois fois plus important que les années précédentes. Les dernières cartes auraient toutefois été produites et envoyées le 19 janvier.
Le cas de la KPT est exceptionnel, mais d'autres assurances ont également connu des changements importants. Deux grandes caisses ont perdu beaucoup de terrain: Helsana a vu partir 84 000 clients, Assura 89 000. Atupri, nettement plus petite, a enregistré un recul d'environ 40 000 assurés.
L'actuel numéro un, la CSS, a enregistré une baisse relativement faible d'environ 10 800 clients – ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle n'a pas été touchée par les changements. Elle a gagné 145 000 nouveaux clients dans l'assurance de base, mais en a aussi perdu environ 156 000.
Bien qu'Helsana, Assura et Atupri aient subi un net recul, elles ne réduisent pas leurs effectifs pour autant, comme toutes trois l'ont assuré à ce média. De son côté, la KPT doit augmenter ses effectifs en raison de la forte expansion de la clientèle. Elle estime qu'elle aura besoin de 50 à 60 postes supplémentaires, notamment dans les centres clients et les centres de prestations.
Il ne s'agit pas de la seule difficulté pour l'assureur. Le plus grand défi pour la KPT est celui des réserves, explique Felix Schneuwly, expert en caisses maladie auprès de Comparis. En raison de l'augmentation massive de la clientèle, la KPT doit constituer davantage de réserves. «Elle ne pourra donc probablement plus proposer des primes aussi basses l'année prochaine», explique Schneuwly. De nombreux clients risquent alors de se désister.
Un tel flux et reflux, un tel carrousel de changements n'est-il pas absurde? Schneuwly affirme que la concurrence entre les assureurs maladie est tout à fait raisonnable. Pour lui, le problème est ailleurs:
C'est ce qui s'est passé l'automne dernier. «Et plus les primes augmentent, plus les gens changent de caisse maladie».
Dans le cas de la KPT, il faut ajouter qu'elle s'est manifestement trompée sur les primes. Elle a proposé les polices les moins chères dans 13 des 42 régions de primes, dont les villes de Zurich, Berne et Lausanne. La KPT ne s'était pas rendu compte que ses primes «étaient si basses par rapport aux concurrents», a reconnu le CEO Thomas Harnischberg en décembre dans la NZZ.
Cela soulève la question de savoir si l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) n'aurait pas dû réagir au vu du faible niveau des primes. L'OFSP rappelle toutefois que la fixation des primes relève de la responsabilité des assureurs. La loi règle les quatre cas dans lesquels l'OFSP peut refuser d'approuver les primes: si les prescriptions légales ne sont pas respectées, si les primes ne couvrent pas les coûts ou sont au contraire excessivement élevées par rapport aux coûts ou si elles entraînent des réserves excessives. Dans les autres cas, les autorités doivent accepter les primes proposées.
Felix Schneuwly rétorque que les caisses maladie doivent également présenter un pronostic sur le nombre d'assurés pour l'approbation des primes.
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci