C'est reparti pour un tour: chaque année en septembre, le Conseil fédéral vient annoncer une hausse des primes d'assurance-maladie. Celles de 2025 n'échappent pas à la (triste) règle. Vous avez même peut-être décidé, comme un tiers des Suisses, de changer de caisse pour soulager votre porte-monnaie.
En 2023, lors de sa dernière conférence de presse annonçant l'augmentation des primes, Alain Berset rappelait que, cette année-là, «un nombre d'assurés supérieur à la moyenne a réduit ses primes, en changeant de caisse ou en optant pour une franchise plus élevée». Puis:
Et oui, changer de caisse coûte de l'argent à celles-ci. Un tiers des Suisses qui décide de partir chez un concurrent, c'est pas loin d'1,7 milliard de francs partis en fumée, soit 5% du prix des dépenses de santé en Suisse. Un paradoxe également évoqué par Thomas Christen, directeur suppléant de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), qui expliquait que «les nombreux changements de caisse-maladie brouillent en partie les prévisions».
Les autorités n'ont toutefois pas toutes le même avis sur la question: le Département vaudois de la santé et de l'action sociale (DSAS) encourage «vivement la population à optimiser ses primes». Alors, qui croire?
Alors, changer de caisse maladie chaque année, est-ce vraiment une bonne idée? Ou nos économies individuelles sont-elles dommageables à la collectivité sur le long terme? Contacté, l'expert en assurances maladie auprès de Comparis, Felix Schneuwly, assure que l'opération en vaut la chandelle: «Si la concurrence entre les assurances est bonne, la différence entre les primes diminue, c'est normal. C'est la preuve que cela fonctionne.» Il précise:
Il donne son propre exemple: «Depuis 1996 et l'introduction de la Lamal, j'ai changé quatre fois de caisses. Je compare l'augmentation des primes chaque année et je suis sensible à la qualité.» Et il dévoile même sa méthode:
Il n'empêche: tous ces changements administratifs lourds et stressant pour gagner 20 ou 30 francs par mois, cela en vaut-il le coup? Felix Schneuwly balaie cet argumentaire par un exemple personnel:
Soit pas loin de 800 francs à l'année. Il ironise: «Ma femme n'a pas quitté sa caisse, elle est restée. Tout cela reste une décision individuelle.»
«Si les gens changent de caisse ou optimisent leur franchise au sein de la même caisse, le volume de primes de l'assureur va diminuer», assure l'expert, qui précise d'ailleurs que «l'OFSP a approuvé ces primes et ce calcul d'optimisation devrait être inclus».
Cet article a initialement été publié en septembre 2023 sous le titre «Pourquoi Alain Berset ne veut pas que vous changiez d'assurance-maladie».