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13ᵉ rente AVS: Après le oui, qui va payer? Voici les pistes

Après le oui à la 13ᵉ rente, qui va payer? Voici les pistes

Après le oui à la 13ᵉ rente, qui va payer? Voici les pistes,
La Suisse va introduire une 13ᵉ rente AVS pour tout le monde.Image: shutterstock/watson
C'est la question cruciale: qui doit payer pour la 13ᵉ rente AVS acceptée par la peuple et les cantons dimanche 3 mars? Les partisans de l'initiative privilégient une hausse des cotisations. Mais les partis bourgeois annoncent déjà la résistance.
04.03.2024, 06:0704.03.2024, 08:41
Reto Wattenhofer / ch media

En 2026, les retraités devraient recevoir, pour la première fois, une 13ᵉ rente AVS. C'est ce que stipule le texte de l'initiative acceptée dimanche 3 mars. Le Conseil fédéral et le Parlement doivent donc accélérer la mise en œuvre de la volonté populaire.

La question cruciale pendant la campagne de votation était la suivante: qui doit payer pour cette avancée sociale? L'initiative n'a pas précisé le mode de financement, bien qu'il s'agisse de coûts supplémentaires annuels de 4 à 5 milliards de francs. 800 millions de francs seront à la charge des finances fédérales, déjà fragilisées. Alors, d'où viendra l'argent?

«Nous sommes fondamentalement ouverts à différentes options»
La conseillère nationale Barbara Gysi (PS/SG), membre du comité d'initiative

La solution privilégiée par les partisans de l'initiative serait une hausse des cotisations salariales. Une augmentation de 0,4 point de pourcentage pour les employés et les employeurs, à partir de 2030, suffirait. Ce serait «une solution sociale et juste».

Du point de vue de la gauche, les cotisations AVS ont l'avantage de redistribuer les richesses: plus on gagne, plus on cotise, mais on ne reçoit pas davantage de rente. L'inconvénient est que, selon l'économiste Marius Brülhart, elles auraient un effet défavorable sur la croissance et l'emploi. Et dans le cas proposé ici, le financement des retraites n'est assuré que par les personnes actives. L'un des arguments des jeunes PLR était, justement, de mettre en garde contre la mise en œuvre de la 13ᵉ rente AVS qui se ferait au détriment des plus jeunes.

Augmentation de la TVA

La deuxième option, souvent évoquée, est une augmentation de la fameuse TVA. Une taxe prélevée sous forme de pourcentage que l'on paye toutes et tous en achetant n'importe quel bien ou service en Suisse. Dans ce cas-là, les retraités contribueraient directement aux cotisations via leur consommation. Le président des Verts, Balthasar Glättli, se montre toutefois critique:

«Je trouve qu'une hausse de la TVA serait injuste, car elle a un effet fort sur les personnes déjà financièrement fragiles»
«Le climat a besoin d'être représenté au Conseil fédéral», estime Balthasar Glättli.
Balthasar Glättli.Keystone

La solution de la hausse de la TVA est contestée pour d'autres raisons, plus pragmatiques qu'idéologiques. En effet, une augmentation nécessiterait une modification de la constitution, ce qui entraînerait automatiquement un vote populaire. C'est également pour cette raison que Daniel Lampart, économiste en chef de l'Union syndicale suisse (USS), met l'accent sur les cotisations salariales:

«Le financement doit être abordé relativement rapidement»

Le conseiller national Balthasar Glättli propose d'introduire un impôt sur les successions, car les héritiers ont souvent atteint l'âge de la retraite. «Ils contribueraient au financement de manière équitable», dit-il. Le Parti évangélique suisse (PEV) se prononce également en faveur de l'introduction d'un impôt sur les successions pour les héritages élevés.

C'est à présent aux initiants de faire leurs preuves

Les opposants à l'initiative se montrent prudents. Ils estiment que la balle est désormais dans le camp des initiants. Pour la conseillère aux Etats Brigitte Häberli-Koller (Le Centre/TG), ce qui est clair, c'est que l'extension des prestations sociales votées ce dimanche sera ressentie par tous:

«La classe moyenne, les parents célibataires et les jeunes familles seront davantage sollicités»

L'UDC adopte une position ferme. Elle demande que les coûts supplémentaires de l'initiative AVS soient compensés par des économies. Le parti exclut toute augmentation de la TVA et des prélèvements salariaux. Le PLR a également rejeté toute charge supplémentaire, tant que l'AVS n'aura pas été assainie structurellement.

La résistance vient également du monde des affaires. L'Union suisse des arts et métiers (USAM) attend des solutions qui n'entraînent pas de charges supplémentaires. Elle s'opposera avec véhémence à toute nouvelle taxe ou augmentation d'une taxe existante. La faîtière Economiesuisse exige à nouveau des mesures structurelles. L'initiative sur les rentes des jeunes PLR en était l'occasion. Mais après le verdict clair des urnes sur l'initiative des Jeunes Libéraux, il semble clair que reculer l'âge de la retraite est politiquement impossible pour l'heure.

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