«Vous avez un mois pour partir.» Non, ce n'est pas ce que l'on dit à un squatteur qui occupe illégalement un logement, mais ce que certains ont pu lire en ouvrant leur courrier. En effet, de nombreuses banques suisses clôturent actuellement les comptes de leurs clients, sans raison apparente. C'est ce qui ressort des témoignages qu'a collectés le quotidien Le Temps.
Les profils des clients concernés varient, n'ont rien en commun et rien qui semble leur faire mériter une clôture aussi ferme, comme des malversations, des fraudes fiscales ou encore de liens avec des sociétés sous sanctions internationales: ils sont employés, fonctionnaires ou patrons de PME et possèdent un compte dans une banque suisse, Raiffeisen, BCGE ou UBS pour ne citer que celles-ci.
La seule chose qui les lie est ce sentiment d'injustice.
En effet, dans le courrier, rien n'explique «la résiliation de la relation d'affaires» qui les liait depuis des années à leur banque. Aucune justification, aucune excuse, aucune piste pour comprendre. Et, à croire l'Ombudsman des banques suisses, c'est tout à fait légal:
A noter qu'UBS souligne pouvoir «résilier ses relations d’affaires avec effet immédiat, sans autre indication de motif».
Les banques suisses citées par le Temps ne communiquent pas sur les situations particulières et s'abritent derrière le parapluie de leurs conditions générales. La BCGE rappelle que «la décision d’ouvrir ou de mettre fin à une relation d’affaires relève de la liberté contractuelle». Raiffeisen affirme encore que la rentabilité d'un compte n'est «pas déterminante lors d’une éventuelle résiliation des relations d’affaires».
Il reste donc une question: qu'est-ce qui est déterminant?