C'était la boussole qui guidait le Conseil fédéral dans sa prise de décisions: la crainte de voir les soins intensifs débordés de patients, avec la menace de devoir les trier. Pourtant, malgré un taux de contamination record, le Conseil fédéral a fait, mercredi après-midi, le constat suivant:
Il est donc venu le temps de lever les mesures sanitaires. Alain Berset, ministre de la Santé, et Ignazio Cassis, président de la Confédération, ont présenté les prochains allégements des mesures sanitaires et ont aussi lancé une consultation sur l’assouplissement des mesures à venir, non sans réitérer leurs appels à la prudence.
Le gouvernement estime que la situation est favorable dans les hôpitaux actuellement. Voici pourquoi:
Les signes qui indiquent une prochaine sortie de crise se multiplient, laissant entrevoir le début de la phase endémique.
«L’obligation de travailler à domicile redevient une recommandation», a décidé le gouvernement fédéral. La mesure entre en vigueur dès ce jeudi 3 février.
Toutefois, les employeurs doivent continuer de protéger leur personnel d’une contamination au travail, rappelle le Conseil fédéral. Dans ce contexte, le télétravail demeure une mesure efficace. A noter que porter un masque reste obligatoire sur le lieu de travail.
C'est la grande nouveauté, le Conseil fédéral annonce:
En effet, en raison du nombre de contaminations très élevé, elle «ne fait plus vraiment sens», estime la Confédération.
Avec la nouvelle ordonnance, l’ensemble des quarantaines ordonnées par les cantons sont levées au 3 février. Il n’est pas nécessaire pour ces derniers d’annoncer explicitement la fin des quarantaines. En gros, si vous deviez être en quarantaine, vous êtes libres à partir de ce 3 février.
«A noter que cette décision a aussi pour effet d’annuler les dispositions de l’ordonnance sur les pertes de gain Covid-19, relatives à l’allocation octroyée lors d’une quarantaine contact», précise le gouvernement.
Rien. L’isolement en cas de test positif est maintenu. Cela permet d’éviter que les personnes très contagieuses ne contaminent leur entourage. Normalement, l’isolement dure cinq jours, mais selon votre état de santé, il peut également durer plus longtemps. Idéalement, le service cantonal vous informe de sa fin.
A noter que vous pouvez terminer l’isolement si au moins cinq jours se sont écoulés et si vous n’avez plus de symptômes depuis 48 heures. Sauf s’il vous manque uniquement le goût et l’odorat ou si vous avez une légère toux. Ces symptômes peuvent prendre plus de temps à disparaître complètement, rappelle l'Office fédéral de la santé publique de Suisse (OFSP).
Combien de temps va-t-on encore devoir subir les mesures de lutte contre le Covid-19 et quels seront les critères pour leur levée? C'est la grande question.
Pour y répondre, le Conseil fédéral lance, comme à son habitude, une grande consultation auprès des cantons, des partenaires sociaux, des commissions parlementaires et des associations. Tout ce petit monde doit donner son avis d'ici au 9 février.
Plus précisément, le Conseil fédéral met en discussion deux variantes qui ont été élaborées en fonction du moment où la vague actuelle aura atteint son pic. Le ministre de la Santé, Alain Berset a commenté:
Le gouvernement prendra une décision lors de sa séance du 16 février. Le rendez-vous est pris, mais que contiennent ces deux variantes? Explications 👇.
En substance, le gouvernement indique dans ce cas de figure:
Toutefois, le Conseil fédéral se montre prudent: «Une ouverture d’une telle ampleur comporterait un risque épidémiologique, car elle pourrait relancer la propagation du virus». Une telle option ne serait donc envisageable que:
En clair, dans ce cas de figure, toutes les mesures de protection suivantes tomberaient:
Il est important de souligner que dans le contexte de cette variante 1, le Conseil fédéral consulte les cantons sur l’opportunité de conserver l’obligation du port du masque dans les transports publics, le commerce de détail et les établissements de santé. Des mesures resteraient en place toutefois:
Dans le cas où, au 16 février, la situation devait être trop incertaine, le Conseil fédéral souhaiterait alors procéder à un allègement des mesures Covid par étapes afin de pouvoir réévaluer la situation après chaque nouvel assouplissement.
Dans ce contexte, les assouplissements suivants pourraient entrer en force à compter du 17 février:
Les mesures de protection restantes seraient levées dans un second temps, à savoir:
Ces suppressions engendreraient l’abrogation de l’ordonnance Covid situation particulière, comme pour la variante 1, décrite au point précédent.
Outre les suppressions citées dans les points précédents, le Conseil fédéral envoie d’autres adaptations en consultation et elles concernent les voyageurs.
Le Conseil fédéral propose, notamment, de supprimer les mesures sanitaires aux frontières lors de l’entrée en Suisse. En d’autres termes, l’obligation de dépistage pour les personnes non vaccinées et non guéries ainsi que la collecte des coordonnées à l’entrée en Suisse pourraient être levées.
Par ailleurs, le certificat Covid suisse, notamment destiné aux touristes ou délivré après un test sérologique ou un test rapide antigénique, disparaîtrait également avec les variantes 1 et 2.
Toutefois, les certificats reconnus par l’Union européenne (UE) continueraient d’être émis, car ils resteraient nécessaires tant que d’autres Etats imposent des restrictions à leurs frontières. Certains pays pourraient aussi continuer de requérir un certificat pour entrer dans un restaurant ou un musée.