Le président de la Conférence des directeurs cantonaux de la Santé (l'organe de coordination des cantons en matière de politique de la santé) Lukas Engelberger, dans un entretien diffusé dimanche par le SonntagsBlick, n'exclut pas l'introduction généralisée de la règle dite des 2G, soit pour les personnes vaccinées ou guéries contre le Covid-19. Le Conseil fédéral a, selon lui, ouvert la porte à cette option.
En effet, vendredi, le gouvernement a édicté toute une série de nouvelles règles (👉 résumées ici) et a donné la possibilité aux établissements publics et aux organisateurs d'événements en intérieur ou en extérieur d'introduire la règle des 2G (pour Geimpfe, vacciné et Genesene, guéris) et d'interdire l'accès aux personnes seulement testées, remarque Lukas Engelberger. Selon lui, la règle des 2G ne suffira peut-être pas:
Autrement dit, si la dynamique actuelle de l'épidémie ne peut pas être maîtrisée, il sera nécessaire de prendre des mesures, poursuit-il: «Il faudra étendre l'obligation de porter un masque sanitaire et introduire des limites de capacité», ajoute-t-il.
Le débat sur l'introduction de la règle des 2G fait son chemin chez certains élus fédéraux. En effet, le président du Parti socialiste, Cédric Wermuth, estime dans la SonntagsZeitung que:
Toutefois, il ne pense pas que cela suffise. C'est pourquoi «il faut briser les tabous», en menant rapidement une discussion sur des mesures telles que la règle des 2G ou l'obligation vaccinale, assure-t-il.
Le conseiller national Fabian Molina (PS/ZH) penche clairement pour cette seconde alternative. Il demandera lundi pendant l'heure des questions au Parlement, quelles réflexions le Conseil fédéral a menées sur une vaccination obligatoire et quelle est la marge de manœuvre du gouvernement.
L'obligation de vaccination contre le Sars-Cov-2 pourrait être une mesure possible. Mais le principe, en Suisse, est que la vaccination doit être une décision individuelle, relève Christoph Berger, le président de la commission fédérale pour les vaccinations, interrogé dans la NZZ am Sonntag:
Pour la commission, poursuit-il, la vaccination obligatoire ne peut être prise en considération que lorsque toutes les autres mesures, allant jusqu'au confinement, se sont révélées inefficaces.
Lukas Engelberger estime, d'ailleurs, que l'obligation vaccinale ne va pas augmenter sensiblement le taux de vaccination contre le Sars-CoV-2. Elle ne ferait que créer une énorme menace qui pourrait mettre en péril la motivation à se faire vacciner, note-t-il. «Pour imposer une vaccination obligatoire, la Suisse devrait utiliser des méthodes si dures que la relation entre les citoyens et l'Etat serait gravement endommagée à long terme». (jah/ats)