Suisse
Certificat Covid

Mesures Covid: les cantons réclament un assouplissement fin février

Les cantons veulent assouplir les mesures aussi rapidement que possible

Bundesrat Alain Berset spricht waehrend einer Medienkonferenz des Bundesrates zur aktuellen Situation im Zusammenhang mit dem Coronavirus, am Mittwoch, 12. Januar 2022, in Bern. (KEYSTONE/Peter Klaunz ...
Les cantons font pression sur Alain Berset concernant les mesures anti-Covid.Keystone
Le Conseil fédéral devrait prolonger les mesures en vigueur jusqu'à fin février et non jusqu'à fin mars comme annoncé, si l'on en croit la volonté des cantons.
17.01.2022, 18:5525.01.2022, 11:43
Chiara Stäheli, Stefan Bühler / ch media
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Le Conseil fédéral est régulièrement la cible de critiques pour sa politique trop laxiste et ses mesures anti-Covid jugées trop souples. Pourtant, la semaine dernière, il a mis en consultation auprès des cantons la prolongation de certaines d'entre elles ainsi que l'adaptation des dispositions en vigueur.

Une enquête menée auprès d'une quinzaine de cantons montre que la majorité d'entre eux souhaitent aller plus loin et plus rapidement que le Conseil fédéral en matière d'assouplissement.

Le canton de Bâle-Campagne insiste pour que toutes les mesures liées au coronavirus soient supprimées au plus tard d'ici fin juin 2022. Quant au canton de Berne, il souhaiterait mettre fin à l'obligation de télétravail. Du côté de Lucerne, ainsi que plus d'une demi-douzaine d'autres cantons, on exige que les procédures de quarantaine ne soient plus soumises à une décision des autorités. Voici ce que disent les cantons sur ces différents points:

Prolongation des mesures jusqu'à fin mars

La majorité des cantons consultés dont Zoug, Saint-Gall, Thurgovie, Bâle-Campagne, Genève, Berne et Vaud ne veulent pas prolonger les mesures en vigueur jusqu'à fin mars, mais seulement jusqu'à fin février. Si cela s'avérait nécessaire, il serait toujours possible de décider, à la mi-février, de prolonger à nouveau les mesures, indique à ce sujet la prise de position du canton de Vaud.

Même son de cloche dans le canton de Berne, qui souhaite également un abandon des mesures à la fin de février. Il désire également que l'obligation de travailler à domicile soit supprimée «immédiatement».

En revanche, Obwald, les Grisons, Soleure et Lucerne approuvent la proposition du Conseil fédéral de prolonger toutes les mesures jusqu'à fin mars. Ils demandent toutefois que les mesures soient réexaminées en permanence et puissent être levées avant le cas échéant.

Suppression des quarantaines imposées par les autorités

Le Conseil fédéral veut savoir si les cantons sont d'avis que la mise en quarantaine ne doit plus se faire sur ordre des autorités, mais sous leur propre responsabilité. Au vu des nombreuses pertes de personnel liées à la quarantaine et à l'isolement, une majorité de cantons estime que cette adaptation est nécessaire.

Le gouvernement du canton de Bâle-Campagne demande que les maladies liées au Covid soient à l'avenir traitées «par analogie avec d'autres maladies respiratoires». En cas d'auto-quarantaine, la Confédération doit toutefois impérativement élaborer des directives et des conditions-cadres en matière de droit du travail pour de telles absences du lieu de travail, écrivent divers cantons dans leur prise de position.

Le canton de Berne va même plus loin. Il demande que la Confédération renonce aux injonctions des autorités pour les personnes infectées par le coronavirus et qu'elle mise également sur la responsabilité individuelle en matière d'isolement.

Tous les cantons de Suisse orientale ainsi que le canton de Soleure souhaitent en revanche maintenir l'ordre de quarantaine donné par les autorités. Selon ces cantons, il serait tout de même important d'envisager une levée de la quarantaine, de l'isolement et du traçage des contacts après le pic de la vague actuelle.

Celui qui se teste uniquement pour son propre intérêt devrait attendre

Le Conseil fédéral propose aux cantons de donner des priorités d'accès aux tests en raison des capacités limitées des laboratoires. La majorité des cantons consultés soutiennent cette proposition.

Le canton de Zoug soumet au Conseil fédéral une priorisation selon le schéma suivant:

  • Les personnes symptomatiques doivent être testées en priorité.
  • Dans un second temps, les personnes qui se testent pour se protéger.
  • La dernière priorité serait accordée aux «personnes sans symptômes qui font un test pour leur propre intérêt».

Les cantons de Suisse orientale s'opposent à une priorisation des tests. L'argument principal étant que la nécessité des tests «dépend fortement des stratégies de test cantonales et des conditions régionales». Par conséquent, les cantons devraient être responsables de ces dispositions.

Interdiction de l'enseignement en présentiel dans les universités

Tous les cantons consultés sont opposés à l'interdiction de l'enseignement en présentiel dans les hautes écoles. Ils invoquent comme raison la diminution de la qualité des offres de formation due à l'enseignement à distance.

Les cantons de Suisse orientale, par exemple, écrivent dans un communiqué de presse commun: «Dans les hautes écoles, l'échange personnel des étudiants entre eux et avec les professeurs est un élément central de la formation». Ordonner l'enseignement à distance rendrait cet échange pratiquement impossible et «nuirait considérablement à la qualité de la formation».

Le canton de Vaud soutient également ce point de vue: «les aspects psychiques et sociaux de l'enseignement en présentiel ne doivent pas non plus être négligés».

Réduction de la validité des certificats à 270 jours

En adaptant la durée de validité des certificats des personnes vaccinées et guéries, le Conseil fédéral veut mettre le certificat Covid suisse sur un pied d'égalité avec celui de l'UE.

A l'exception du canton des Grisons, les cantons pris en compte dans cette enquête sont favorables à cette mesure. Le gouvernement grison craint que le signal transmis aux personnes vaccinées soient «totalement contre-productif». Il plaide donc pour un compromis, que Zoug met également en avant: en Suisse, les certificats seraient valables 365 jours, contre 270 jours seulement dans l'UE.

Les autres cantons, en revanche, soutiennent le Conseil fédéral. Selon eux, une reconnaissance du certificat suisse à l'étranger doit être garantie.

Une minorité de cantons, menée par le canton de Bâle-Campagne, demande que le Conseil fédéral examine la réduction de la durée de validité du certificat de guérison à 180 jours. Il serait de ce fait également conforme aux directives de l'UE.

Renoncer aux tests de dépistage à la frontière pour les personnes vaccinées et guéries

Les cantons approuvent la proposition du Conseil fédéral selon laquelle il n'est pas nécessaire de présenter un test pour entrer en Suisse si l'on dispose d'un certificat de vaccination ou de guérison.

Le gouvernement vaudois justifie cette position par la forte circulation du virus à l'intérieur du pays. Les tests d'entrée ne limiteraient donc pas la propagation du virus.

Renforcement de l'obligation de porter un masque

Le Conseil fédéral voulait également savoir si les cantons étaient favorables à un renforcement de l'obligation de porter un masque. Concrètement, les enfants devraient à l'avenir porter un masque dès l'âge de huit ans. Le Conseil fédéral pourrait également interdir de consommer dans les transports publics.

Les Grisons, Vaud, Zoug, Argovie, Bâle-Campagne ainsi que tous les cantons de Suisse orientale s'opposent à un tel durcissement. Le canton de Genève souhaite en revanche que l'obligation de porter un masque soit étendue. Le canton Berne soutient la proposition du Conseil fédéral de réduire à huit ans la limite d'âge pour le port obligatoire du masque.

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