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La ZAD de la colline du Mormont n'est pas une «vaudoiserie»

Des militants occupent la colline du Mormont dans le canton de Vaud depuis le 17 octobre 2020.
Des militants occupent la colline du Mormont dans le canton de Vaud, depuis le 17 octobre 2020.Image: Zad de la Colline

La ZAD de la colline du Mormont n'est pas une «vaudoiserie»

Les heures sont comptées pour la première zone à défendre «ZAD» de Suisse. Les défenseurs de la colline du Mormont seront prochainement évacués par la police: une échéance qui mobilise les militants à l'échelle nationale, voire parfois internationale.
26.03.2021, 06:3026.03.2021, 16:51
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Née en octobre dernier, la ZAD de la colline du Mormont sera évacuée d'ici la fin du mois de mars. Si les médias lémaniques couvrent régulièrement l'occupation militante dans la commune d'Eclépens, notre rédaction s'est demandé pourquoi les appels de soutien se multiplient dans d'autres cantons. En cherchant la réponse, il en ressort qu'une partie de la jeunesse romande se sent profondément touchée par ce qui se passe dans le canton de Vaud.

Ils s'appellent Alexandre, Lou (nom d'emprunt) et Pousse (surnom militant). Certains découvrent le site de la ZAD pour la première fois, ce vendredi, et d'autres y reviennent. Comment vivront-ils cette journée de soutien, initiée par la Grève vaudoise du climat et soutenue à l'échelle nationale du mouvement? Ils nous racontent.

  • Lou, étudiante de 22 ans et membre de la Grève du climat Neuchâtel
    «La ZAD? Je n'y suis pas encore allée. Comme on ne sait pas quand aura lieu l'évacuation, je me dis que c'est le dernier moment pour moi de m'investir. Avant, comme tout le monde, j'avais mes préoccupations privées, mais l'arrivée imminente de l'évacuation me fait réaliser que la cause est plus importante que tout le reste. J'ai donc décidé d'effectuer plusieurs aller-retours entre Neuchâtel et Vaud. Je vais apporter de la nourriture que j'ai cuisinée dans un premier temps et ensuite, je vais récolter du matériel pratique de la vie courante (matelas, couvertures, etc...). Nous serons entre 10 et 20 grévistes neuchâtelois, sans compter des personnes externes au mouvement».
  • Pousse, travailleur de 24 ans, qui a réduit son temps de travail à 50% pour s'investir dans le militantisme climatique
    «Je suis militant depuis 2 ans et c'est la 5ème fois que je quitte le Valais pour me rendre sur le site de la ZAD. Comme j'aimerais éviter tout risque légal, je vais rester à l'extérieur du site, dans un petit campement de 5 ou 6 personnes dans un champ pas loin. L'idée c'est d'animer des actions non violentes. Pour ma part, je m'habillerai d'une manière spéciale et je réciterai des textes engagés».
  • Alexandre Copertino, 22 ans et membre fondateur de l'association Handleaf en Valais
    «Je n'ai pas pu m'investir dans la ZAD comme je le voulais, mais j'ai suivi à distance ce qu'il s'y passait. Ce vendredi, nous serons une dizaine de Valaisans à nous déplacer sur le site de la ZAD, puis au centre-ville de Lausanne en fin de journée pour manifester devant le gouvernement vaudois. Depuis tout petit je suis fasciné par la biodiversité, donc les enjeux de la ZAD me touchent. Ma première visite, je l'ai faite la semaine dernière et c'était intéressant et surprenant d'observer la taille de l'exploitation Holcim. Grâce aux jumelles que j'avais sur moi, j'ai même vu des chamois qui se baladaient à l'intérieur de la carrière!»

Le combat de la ZAD en quelques images

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Le combat de la ZAD en quelques images
La carrière du Mormont est exploitée par le cimentier Holcim dans la commune vaudoise d'Eclépens.
source: keystone / laurent gillieron
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C'est en écoutant ces témoignages que l'ampleur invisible de cette mobilisation apparaît. Par exemple, lors de sa première visite, Alexandre Copertino a rencontré la militante chinoise Howey, considérée par les médias comme la nouvelle Greta Thunberg. Le récit de Pousse nous apprend qu'il y a régulièrement des Suisses allemands sur le site: «Certains viennent du nord ou de l'est du pays, j'ai même croisé des Français, des Belges ou encore des Allemands».

La militante chinoise Howey en photo devant le gouvernement vaudois

Rappel des faits
Le 17 octobre 2020, des militants occupent la colline du Mormont, qui surplombe Eclépens (VD). Ils veulent protéger un écosystème menacé de destruction par le cimentier Holcim, en pleine demande d'extension de son activité.
Sur les lieux, existe une maison abandonnée, qui a été réaménagée. Ses nouveaux occupants y installent quelques matelas et un canapé. Aujourd'hui, après avoir rénové les murs, les portes ou encore posé des panneaux solaires, la ZAD expérimente la vie en communauté. Sa population quotidienne varie. En moyenne, ce sont quelques dizaines de personnes qui y vivent. Qui sont elles? Le groupe est hétéroclite et composé d'enseignants, d'étudiants, de fonctionnaires, de retraités ou encore d'agriculteurs.

Quand aura lieu l'évacuation de la ZAD?
Seules les autorités policières connaissent la réponse. En raison de deux récentes décisions de justice, l'évacuation devrait démarrer d'ici la fin du mois, plus précisément entre le 26 et le 30 mars. Les procédures judiciaires, mises en application durant cette intervention des autorités, concernent:
- L'insalubrité des lieux occupés par les militants, puisque la maison qui les abrite n'a ni électricité, ni eau courante.
- L'atteinte à la propriété privée, puisque Holcim est propriétaire du terrain occupé.

Dans un communiqué du 19 mars, l'association des Orchidées du Mormont met en garde l'opinion publique contre les possibles montées de tensions. Un de ses représentants, le prix Nobel de chimie, Jacques Dubochet, exhorte «à la plus grande retenue», lorsque les policiers iront déloger les activistes.

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