Des militants du collectif «Grondements des Terres» ont tenu un «contre-marché» samedi matin devant le magasin Coop de la place du 14 juin à Lausanne. Ils ont symboliquement vendu des légumes pour protester contre les marges pratiquées par les grands distributeurs.
Baptisée «Des carottes, pas des marges», l'action surprise a rassemblé une dizaine de militants, dont certains déguisés en carotte. Derrière un stand arborant une banderole «La grande distribution nous carotte», les activistes ont distribué des tracts.
Des pancartes informaient en outre sur les coûts de production, les prix payés aux producteurs et ceux de vente en magasin. «Nous sommes extrêmement inquiets pour le futur de l'agriculture. Le rôle joué par la grande distribution est particulièrement important et néfaste», a expliqué Kera, membre de «Grondements des Terres», à Keystone-ATS. Et d'ajouter:
L'action avait pour but de «faire comprendre à Coop et Migros que nous n'en pouvons plus de leur business et des marges financières qu'ils se font sur le dos des paysans et des paysannes», ont souligné les militants dans un communiqué publié en marge de l'action.
Ainsi, le prix total moyen des carottes se compose de 28% de coûts de production et 72% de marge, ont-ils argumenté, citant des chiffres publiés par la Fédération romande des consommateurs (FRC) en 2021 et 2022. Des marges «encore plus élevées» sont pratiquées sur les produits bio, déplorent-ils.
Le collectif pointe également du doigt l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG), accusé de contribuer à l'opacité du système en «[choisissant] délibérément de ne pas surveiller les deux géants oranges». Pourtant, légalement, «l'OFAG serait obligé de relever périodiquement les prix des produits agricoles aux différents échelons commerciaux», soulignent les activistes.
Pour faire changer la donne, «Grondements des Terres» réclame entre autres la mise sur pied d'un observatoire fédéral des marges sur les prix, ainsi qu'un relevé périodique des prix agricoles. Le mouvement demande aussi une communication claire sur les coûts de la part de tous les distributeurs, et des «limites aux sur-marges du bio». (sas/ats)