Les plans climats ne suscitent pas un enthousiasme débordant dans le coeur des Suisses, ni de leurs leaders d'opinions. Et c'est un sondage mené cet été auprès de 1280 personnes et de 300 personnalités publiques (politiciens, chefs d'entreprises, personnalités de l'économie et de la culture ou encore scientifiques) qui le prouve. Il a été publié jeudi dans Le Temps.
La population et les leaders d'opinions s'accordent sur le fait que le respect de l'environnement doit être la principale priorité des villes. C'est un bon début. L'accès au logement facilité est leur seconde priorité (pragmatiques, les Suisses).
Ils divergent en revanche sur les éléments suivants. La population veut:
Tandis que les leaders mentionnent:
C'est surtout vis-à-vis des plans climat établis par plusieurs villes du pays que les Suisses et les leaders d'opinions font l'unanimité: Ils se montrent passablement sceptiques.
Les buts des plans climats sont jugés sincères, mais irréalisables par 45% de la population et 30% des leaders, selon l'étude. Au contraire, un tiers de tous les sondés considère qu'il s'agit d'opérations électoralistes et peu réalistes.
Les sondés ont également été interrogés sur des mesures liées à la mobilité. Il y en a deux qui recueillent des opinions favorables:
On observe en revanche une grosse divergence de point en ce qui concerne les parkings. Alors que les leaders ne sont que moyennement opposés à la diminution du nombre de places de stationnement (52%), la population y est fermement opposée (72%).
Même clivage concernant l'augmentation des taxes de parking: Les leaders s'y opposent à 48%, alors que la population est contre à 71%.
Dans une moindre mesure, des divergences apparaissent aussi sur ces mesures, même si les deux groupes les rejettent:
Si la gratuité des transports publics convainc la population (75%), elle séduit nettement moins les leaders (42%).
Quant au fameux fossé ville-campagne, fréquemment évoqué ces dernières années par les partis politiques, 49% des leaders et 44% de la population estiment qu'il va se creuser à l'avenir concernant les mesures à prendre pour préserver le climat.
L'étude Sophia a été menée sur internet du 11 au 24 août 2021, auprès de 542 Romands, 526 Alémaniques et 212 Tessinois représentatifs de la population âgée de 18 ans et plus. (ats/mbr)