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Votation loi Covid: dictature balayée, place aux mesures

Menschen protestieren nach der Bekanntgabe der Ergebnisse waehrend die Kundgebung der Gegner des Covid-19-Gesetzes, am Sonntag, 28. November 2021, auf dem Bundesplatz in Bern. Das eidgenoessische Stim ...
La Place fédérale ce dimanche de votations: quelques grappes d'opposants criaient encore «Liberté! Liberté!» sous la neige à l'issue d'un scrutin démocratique qui a vu le oui à la loi Covid s'imposer largement.Image: KEYSTONE
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OUI net à la loi Covid: dictature balayée, place aux mesures

C'est un «oui» écrasant, sans votes cachés, ni renversement de situation. Si les minorités ont été bruyantes durant la campagne, les deux tiers des Suisses leur ont arraché le mégaphone des mains ce dimanche 28 novembre. Plus aucun doute: la Suisse n'est pas une dictature. Au Conseil fédéral de prendre désormais ses responsabilités.
28.11.2021, 16:2628.11.2021, 18:25
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La détermination du camp (officiel) du NON à la loi Covid après sa défaite dans les urnes ce dimanche 28 novembre peut se résumer en une seule phrase dégainée à chaud par Werner Boxler, coprésident des Amis de la Constitution:

«C'est une victoire de l’éveil de la conscience»

On s’y attendait, mais nous en avons désormais le coeur net: si les tensions dans le pays ne vont pas s’éteindre de sitôt, la Suisse est définitivement une démocratie. N'en déplaise à ceux qui, soupçons de fraude au fusil, n'avaleront pas leur colère.

Plus de 60% de oui, après une campagne aussi interminable que violente, c’est beaucoup. C’est plus qu'en juin lors de la dernière votation sur la loi Covid et c’est surtout rassurant: l'endurance avec laquelle la minorité bruyante a monopolisé le débat public et enseveli les réseaux sociaux (comme les boîtes aux lettres) de slogans et de tracts frôlant parfois l’illégalité ces dernières semaines, aurait eu de quoi faire basculer les sages prédictions.

Mais cette confiance des deux tiers des Suisses dans la politique sanitaire du pays ne doit pas pour autant pousser le Conseil fédéral à s'en satisfaire passivement. Alain Berset doit, cette fois, réussir à s'adresser à ceux qui doutent en silence et à ignorer définitivement les rares téméraires qui, dimanche encore, hurlaient à la dictature sur une Place fédérale tristement barricadée et à l'issue du scrutin le plus démocratique du monde.

Ce large plébiscite doit faire office de détonateur pour le Conseil fédéral: il a le droit, et désormais l'obligation, de mener fermement sa politique sanitaire vers le succès et de nous faire oublier sa récente passivité sur d'indispensables mesures à prendre face à la flambée des cas. Certes, les personnes qui ne sont toujours pas vaccinées en Suisse ont peu de chance de le devenir. Mais les armes ne manquent pas pour parvenir à maîtriser cette énième vague. Restreindre l'accès au certificat Covid, réimposer les gestes barrières et généraliser les tests en tête.

Une colère plus diffuse

D'autant qu'Alain Berset peut remercier l'arrivée fracassante d'Omicron. Lorsqu'il annoncera de nouvelles mesures de lutte contre le Covid-19 dans quelques jours, le ministre de la Santé pourra sereinement brandir l'agressivité de ce nouvel ennemi commun au lieu de bégayer des justifications hasardeuses pour ses non-décisions de mercredi dernier.

Ce «oui» des deux tiers des citoyens est donc une vraie bonne nouvelle sanitaire et politique. Mais le Conseil fédéral doit maintenant veiller à sortir le pays de la crise, tout en n'aggravant pas la marginalisation du dernier tiers. S'ils sont, pour la plupart, de sincères sceptiques, leurs doutes vont bien au-delà de la votation de ce dimanche. Entre le ras-le-bol diffus mais bien réel et une défiance généralisée envers les institutions, la «simple» loi Covid n'aura jamais les épaules nécessaires pour être tenue pour unique responsable.

Copin comme cochon: les votations du 28 novembre
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