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14 juin: Pourquoi j'irai manifester (discrètement) à la grève féministe

Une femme manifeste avec une pancarte sur la place Saint-Francois (Sainte-Francoise) avant le depart du grand cortege lors de la Greve feministe le mercredi 14 juin 2023 a Lausanne. (KEYSTONE/Jean-Chr ...
Une Lausannoise.Image: KEYSTONE
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Pourquoi je manifeste (discrètement) à la grève féministe

En ce 14 juin 2023, journée de la grève féministe, des milliers de personnes sont attendues dans les rues de notre pays. Cette année, je me glisserai dans le cortège, parce que je suis militante? Je ne sais pas. Consciente et solidaire, sûrement.
14.06.2023, 18:5514.06.2023, 22:09
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«Je trouve que cette manifestation est fourre-tout et trop extrémiste, je ne me reconnais pas dans les propos et les termes utilisés» entendus dans notre rédaction, cet avis est partagé par de nombreuses femmes en Suisse dont celles des partis bourgeois. «Cette grève qui divise autant qu'elle réunit» titrent nos confrères du Temps, en citant les femmes PLR et du Centre qui n'apprécient guère les slogans utilisés.

Mais la grève féministe est-elle un fourre-tout sans queue ni tête ou un outil d'expression comme un autre? Quelles sont les véritables revendications? Avant de participer à la manifestation en tant que militante (très) discrète, on fait le point.

Obligée de montrer ses seins pour manifester?

«Manifester et crier dans la rue pour revendiquer des choses, ce n'est pas mon style», cette phrase entendue au bureau résonne dans mon esprit, car manifester, ce n'est non seulement revendiquer, mais aussi crier, chanter, faire du bruit et peut-être avoir l'air ridicule. Si comme moi, vous êtes plutôt discrète en public et que vous n'aimez pas vous faire remarquer (en tout cas, pas pour ça), prenez sur vous, c'est un drôle de moment à passer. Une syndicaliste nous rassure, on n'est pas obligé de crier.

«En 2019, on a vu que les rues étaient pleines de personnes qui n'avaient pas l'habitude de manifester. Vous pouvez être une manifestante discrète comme vous le dites, pas besoin de montrer vos seins pour faire entendre vos revendications. L'important c'est d'être là.»
Mélina Schröter, Syndicom

Il est vrai que je n'ai pas une «âme de manifestante», celle qui fait du bruit et qui crie dans un mégaphone. Mais là encore elle me réconforte, elle non plus n'est pas à l'aise avec un mégaphone, d'ailleurs, elle n'en a pas.

«N'ayez pas peur, ce sont juste des femmes qui demandent des droits et du respect et chacune le fait à sa façon»
Mélina Schröter, secrétaire régionale médias à Syndicom

Je ne vais donc pas sautiller en lançant mon soutien-gorge en guise de protestation.

Pourquoi on manifeste déjà?

«L'égalité des droits est déjà inscrite dans la loi, on ne peut pas forcer les choses», m'explique un collègue journaliste. Forcer les choses, entendez par là: manifester bruyamment ne sert pas à grand-chose. Voilà qui ferait bondir le collectif du 14 juin pour qui la manifestation a montré sa complémentarité à l'action politique:

«Si nous n’avions fait que réclamer sagement le droit de vote des femmes depuis la maison, nous attendrions encore de pouvoir participer aux décisions. Les grands changements, en Suisse, n’ont jamais été obtenus 'uniquement' par la politique institutionnelle. Le système est trop lent pour cela et les majorités trop à droite. Nous estimons que les deux types de démarches sont nécessaires.»
Les militantes de la grève du 14 juin

L'opposition des deux méthodes n'a que peu de sens pour la secrétaire médias de Syndicom: «On ne réglera aucun problème seulement en montrant ses seins, bien évidemment, mais quand on est des centaines de milliers à descendre dans la rue, on fait pression et l'on montre qu'on existe». Mais les revendications dans tout ça? Elles sont assez claires et se résument ainsi. 👇🏽

«Nous luttons pour l'égalité salariale, une meilleure protection contre le harcèlement et la discrimination au travail, des mesures pour améliorer la conciliation entre le travail, la famille et la santé mentale»
Mélina Schröter

Sur ces revendications, tout le monde semble d'accord au sein de la rédaction. Cependant, le brouhaha entourant cette manifestation, dénonçant la convergence des luttes et son côté «fourre-tout » pour certains, doit être pris en considération. La grève des femmes est devenue la grève féministe pour devenir plus inclusif, est-elle en train de s'éloigner de ses revendications initiales? En résumé, est-ce qu'en incluant les discriminations subies par les personnes trans et non binaires, on oublie «les origines» de cette manifestation qui demande plus d'égalité entre hommes et femmes.

«La convergence des luttes est extrêmement importante, il ne faut pas opposer les personnes discriminées. Ce qui nous lie, c'est la lutte pour l'égalité entre hommes et femmes, peu importe les termes utilisés»

Ainsi pour clore le sujet, on peut jeter un coup d'œil au dessin de presse de Chappatte du jour «c'est pertinent et plutôt juste, car certains concepts sont difficiles à comprendre, mais ce qui importe, c'est de parler d'égalité», me glisse-t-elle en souriant.

Grève des femmes du 14 juin 2021
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