Il y a quelques mois, dans le canton du Jura, la Clinique Le Noirmont embauchait dans ses rang une nouvelle psychiatre. Seul hic: Martine Wonner est bien connue de la France, pays où elle a accompli sa formation et dans lequel la profession a finalement décidé de la suspendre. C'est ce que révèle une enquête de Blick dévoilé mercredi 30 août.
Selon le quotidien romand, la psychiatre est une ancienne élue de l’Assemblée nationale, plus particulièrement rendue célèbre par ses propos qui critiquaient la pandémie de Covid. La sphère complotiste n'a, par ailleurs, jamais hésité à reprendre ses affirmations. Le milieu scientifique français l'a dit d’ailleurs antivax puisque, toujours d'après nos confrères, Martine Wonner s'est allègrement positionnée en faveur des traitements à l’hydroxychloroquine et surtout contre le vaccin Covid.
Mais comment a-t-elle pu exercer en Suisse? Après sa suspension en 2022, la psychiatre a fait recours, interrompant ainsi l'application de la mesure qui visait ses opinions et non la qualité de son travail. C'est en l’occurrence ce point qui a semblé convaincre la clinique jurassienne:
Seules conditions émises pour l'embauche: que Martine Wonner abandonne la politique et n'exprime plus d'idées complotistes tant sur son lieu de travail que sur les réseaux sociaux, poursuit Adrian Kovacic. Face aux révélations de Blick, le directeur de la Clinique Le Noirmont s'est d'autant plus voulu rassurant qu'il a précisé que, au sein de son établissement, cette psychiatre ne s'occupait pas de patients souffrant de Covid long.
Comme le rappelle Le Quotidien Jurassien qui a également relayé l'information, «Martine Wonner n’est pas le premier médecin de l’étranger à venir travailler en Suisse après des suspensions à l’étranger». Et l'inverse se vérifie tout autant. Le 10 mai 2023, le pôle Enquêtes de la RTS révélait le cas d'un médecin du Locle, interdit de pratiquer en Suisse et qui a, quelques années plus tard, ouvert un cabinet en France. (mnl)