En matière de politique cantonale de santé, l'UDC est le parti gouvernemental par excellence. Dans pas moins de sept cantons, les directeurs de santé appartiennent au premier parti de Suisse.
Ces derniers portent une responsabilité toute particulière dans la lutte contre la pandémie. Et parmi eux, certains réagissent avec peu d'entrain au non à la loi Covid, adoptée samedi par 181 voix contre 23.
Michèle Blöchliger, conseillère d'Etat à Nidwald, fait partie des élus en désaccord avec leur propre parti. «En tant que membre de l'exécutif et juriste, je vois les choses différemment des délégués», a-t-elle déclaré.
A ses yeux, la loi crée la base juridique nécessaire pour légitimer le certificat Covid. «C'est un élément important pour sortir de la pandémie», ajoute-t-elle. Le directeur de la santé de Bâle-Campagne, Thomas Weber, partage le même avis: «Je soutiens la loi».
Jean-Pierre Gallati, directeur de la santé en Argovie, estime quant à lui qu'il serait «négligent» de se passer de ce certificat, ne serait-ce que parce qu'on en a besoin pour voyager:
Jean-Pierre Gallati met également en avant l'augmentation des admissions à l'hôpital. «Rejeter la loi dans une telle situation est absurde.»
Natalie Rickli (Zurich) et Pierre Alain Schnegg (Berne) soutiennent également la loi Covid. Christian Arnold, ministre de la santé d'Uri - canton qui a rejeté la loi Covid (au niveau national, elle a été acceptée à 60 %) - est également favorable au texte. Il espère que ce ne sont pas les émotions qui prévaudront, mais la cause. Et de poursuivre:
Il s'agit maintenant de passer l'hiver. Parmi les ministres de la santé de l'UDC qui ont été approchés, seul Urs Martin, de Thurgovie, se garde de s'exprimer publiquement. «Nous n'avons pas encore discuté de la loi au sein du gouvernement», précise-t-il simplement. Interrogé sur son avis personnel, il n'a pas souhaité non plus faire de commentaire.