Automne 2020. La Suisse est au pic de la deuxième vague. Les Neuchâtelois se rendent en grand nombre au laboratoire de Boudry qui devient le plus fréquenté de la région. C'est à ce moment que les problèmes commencent. Depuis mercredi, ce dernier est sous enquête du Ministère public pour des irrégularités dans le résultat de ses examens Covid durant cette période.
Dans une interview accordée jeudi à ArcInfo, sous anonymat, le directeur du laboratoire médical soupçonné a admis:
Mais il reste catégorique. S’il y avait des erreurs, celles-ci étaient immédiatement «signalées au médecin cantonal et à l’organe de surveillance Swissmedic». Sur la provenance de ces couacs, il répond que:
Le patron du laboratoire donne pour exemple des résultats de tests obtenus «après avoir procédé à l’avance à des opérations d’ordre administratif, afin de gagner du temps. Comme cette façon de faire n’a pas été autorisée, nous avons arrêté de procéder ainsi». Pour ce dernier, il semble qu'il n'y a rien de plus à signaler.
Mais alors pourquoi la justice est-elle venue inspecter le laboratoire? Le directeur commente dans Arcinfo: «Tout est parti d’une employée que nous avons été contraints de licencier. Elle a juré qu’elle allait nous le faire payer». Et de préciser:
En effet, la RTS a dévoilé ce jeudi les révélations d'une source interne. D'après elle, une quarantaine de personnes très symptomatiques étaient venues, justement en automne 2020, se faire tester. Elles auraient été écartées de la file d'attente et renvoyées chez elles avec un certificat positif sans avoir fait de test. Le but? Éviter des infections au sein du centre manquant de personnel, qui se serait vite trouvé débordé. Ce n'est pas tout.
Des résultats auraient été rendus trop rapidement négatifs alors qu'ils étaient positifs. Sur 50 000 tests menés, une cinquantaine seraient concernés, selon la RTS.
Du côté de Swissmedic, l'organe de surveillance, silence radio. L'organe ne fournit aucune information avant d'ajouter à ArcInfo:
Le laboratoire, quant à lui, continue de fonctionner normalement en attendant les résultats de l'enquête. Et même si son patron se dit inquiet de la mauvaise publicité autour de son établissement, il répète encore: «Nous avons mis en place des nouveaux protocoles depuis plusieurs mois. Et bien sûr, nous n’avons jamais falsifié le moindre résultat». (fag)