Les fabricants Pfizer et Moderna ont déposé une demande de prolongation de l'autorisation de mise sur le marché pour une vaccination de rappel auprès de Swissmedic. Celle-ci n'a pas encore pris de décision à ce sujet.
Ce n'est qu'après cette approbation que la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) et l'Office fédérale de la santé (OFSP) formuleront une recommandation de vaccination, explique Katrin Holenstein, porte-parole à l'OFSP. Elle n'a en revanche pas précisé quand l'approbation sera officielle, même si plusieurs experts en Suisse appellent déjà à une vaccination de rappel.
Le neuroscientifique Dominique de Quervain de l'université de Bâle a tweeté à ce sujet:
Il cite une étude montrant que parmi les personnes ayant reçu une dose de rappel, les taux d'infections confirmées et de maladies graves sont nettement inférieurs dans tous les groupes d'âge.
US-Gesundheitsbehörde CDC
— Dominique de Quervain (@quervain_de) October 13, 2021
Wer kann eine Pfizer-Booster-Impfung erhalten:
Unter anderem
- Alle über 65
- Vorerkrankte
- Mitarbeitende des Gesundheitswesens
- Lehrer*innen
Die Schweiz muss nachziehenhttps://t.co/V1FSiwjGSK pic.twitter.com/PDd025RX7h
Pour le moment, l'OFSP indique qu'on ne constate pas encore, en Suisse, une baisse d'efficacité du vaccin qui nécessiterait un rappel. Le président, Christoph Berger, souligne dans une interview au Blick: «La population normale n'a certainement pas besoin d'un coup de pouce cette année». Rien n'indique donc que la protection de la vaccination par ARNm s'affaiblisse dans ce groupe.
La situation est différente pour les plus de 80 ans. Les données de l'Angleterre ont montré une tendance à une légère diminution de la protection pour ce groupe d'âge. Les vaccinations de rappel permettraient de pallier cette baisse en faisant passer la protection de 85 à 95% environ. «Toutefois, il est difficile de savoir combien de temps durera cette protection accrue», a ajouté Christoph Berger.
La situation est encore moins claire pour les personnes de plus de 65 ans présentant des facteurs de risque. Les résultats sont différents, mais aucun d'entre eux ne montre une diminution significative de la protection. Dans le cas des personnes à risque âgées de moins de 65 ans, on n'observe pour l'instant aucune diminution de la protection vaccinale.
Toutes les personnes chez qui l'effet de la double vaccination s'estompe. Avec la troisième dose, les personnes âgées reçoivent une réponse immunitaire que les personnes plus jeunes ont déjà après la double vaccination.
Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains recommandent une vaccination de rappel six mois après la vaccination par Pfizer-BioNTech pour toute personne âgée de plus de 65 ans, pour les personnes de plus de 50 ans souffrant d'une affection préexistante, ainsi que pour les travailleurs de la santé et les enseignants de tout âge.
Les conditions «préexistantes» comprennent:
En Allemagne, les personnes gravement immuno-déprimées se voient proposer une vaccination de rappel dès quatre semaines après la vaccination de base.
D'une part, les anticorps disparaissent dans les muqueuses. D'autre part, le virus est en constante évolution et peut être moins bien reconnu, explique la Task Force Covid-19. Toutefois, les anticorps peuvent être rapidement produits à nouveau chez les personnes vaccinées en cas d'infection.
Une nouvelle étude réalisée à New York, montre que la protection contre l'infection diminue au cours des six premiers mois. Toutefois, la protection contre l'hospitalisation reste constante chez les personnes âgées de 18 à 64 ans doublement vaccinées avec une substance ARNm. Ce n'est que chez les plus de 65 ans vaccinés que le risque d'hospitalisation augmente au cours de la période de six mois.
Le vaccin de Moderna offrirait une protection légèrement meilleure. Selon une étude encore non évaluée de Public Health England, la protection vaccinale offerte par Pfizer-BioNTech contre une hospitalisation après cinq mois est de 95% chez les personnes de plus de 65 ans, et d'environ 70% chez celles qui ont de graves problèmes de santé.
La protection contre les formes graves de Covid serait toujours légèrement supérieure à 95% et n'aurait pratiquement pas diminué au cours des cinq mois suivants l'injection, même chez les personnes âgées.
Non. L'étude de New York mentionnée plus tôt montre qu'aucune diminution «supplémentaire» de la protection vaccinale n'a été observée au cours des septième et huitième mois. On suppose que la réponse immunitaire se stabilise après six mois.
L'immunologue Andreas Radbruch explique le phénomène:
Il faut donc s'attendre à ce que la protection conférée par la vaccination contre les maladies graves dure des années chez la plupart des gens.
Swissmedic travaille encore sur cette autorisation et ne peut pas fournir de date précise. Pour chaque décision, celle-ci n'est communiquée que lorsqu'elle a été prise. Il en sera de même pour la demande d'autorisation pour les vaccinations de rappel, a précisé Alex Josty, porte-parole de Swissmedic.
Selon Swissmedic, le calendrier d'autorisation est largement déterminé par les firmes pharmaceutiques et par la qualité des données qu'elles transmettent. Si les exigences sont remplies, les décisions d'autorisation peuvent être prises rapidement grâce à l'évaluation continue, comme en témoignent les autorisations accordées jusqu'à présent en Suisse pour les vaccins Covid-19.
La décision de Swissmedic se profile dans un avenir de plus en plus proche. Il se pourrait que la troisième dose soit approuvée d'ici la fin du mois d'octobre, a indiqué le directeur du secteur «Mise sur le marché» de Swissmedic, Claus Bolte, dans l'émission 10vor10 de la télévision suisse SRF lundi soir.
Sitôt que Swissmedic aura donné son accord, il faudra environ deux semaines à la commission de vaccination pour adapter la recommandation, ajoute Christoph Berger de l'OFSP.
La plupart des cantons, en revanche, seraient prêts à commencer à administrer la troisième vaccination immédiatement, selon Rudolf Hauri, le médecin cantonal suisse.
Oui, les vaccins de rappel peuvent déjà être administrés chez certains groupes à risque - notamment chez les personnes immuno-déprimées. L'OFSP établit à cet effet une liste de «personnes particulièrement exposées».
Rudolf Hauri explique que dans ce cas, cette troisième dose relève plus de la «formation d'une immunité de base» que d'une vaccination de rappel. Néanmoins, il constate que la marge de manœuvre est restreinte pour les personnes âgées: le critère de la vieillesse seule ne suffit pas. Il faut aussi prouver que la protection vaccinale est insuffisante après deux doses.
Il semblerait que la Commission de vaccination a cherché des moyens de faire avancer plus rapidement la dose de rappel. Un scénario d'adaptation des recommandations de vaccination sans l'approbation de Swissmedic aurait été planifié, a révélé Christoph Berger. La Commission a toutefois décidé d'attendre Swissmedic.
Selon l'autorité sanitaire américaine CDC, ces deux vaccins peuvent être combinés sans problème. (Traduit et adapté par mbr)