Mauvaise nouvelle: la pandémie nous fera probablement mourir plus jeunes. Ou du moins, l'espérance de vie n'a pas connu de baisse aussi drastique que depuis 1944 (chez les hommes) et 1962 (chez les femmes).
En 2020, année marquée par la pandémie, elle a reculé à 81,0 ans chez ces messieurs et à 85,1 ans chez ces dames. Du coup, nos vies seront respectivement plus courtes de 0,9 et 0,5 année.
Pas grand-chose, me direz-vous? Et pourtant!
En Suisse, depuis quelques années, nous mourrons plus.
Hein? Comment ça? Ben oui, le nombre de décès a tendance à augmenter. Cela s'explique, d'une part, par la croissance démographique, et d'autre part, par l'arrivée des générations nombreuses des années 40-70 à un âge avancé. Logique: plus de population et plus de personnes âgées, ça donne forcément plus de morts au bout du compte.
Mais l'année 2020 a battu tous les records en termes de mortalité. Le nombre de décès s'est élevé à 76 195 (contre 67 780 en 2019). Un chiffre historique: depuis le début des enregistrements par les offices d’état civil en 1876, on n'avait jamais noté de valeur aussi élevée.
La baisse observée est particulièrement inédite chez les hommes. Les femmes, de leur côté, avaient connu une diminution plus importante en 1944 (la faute à un hiver particulièrement rigoureux).
Dans quels cantons meurt-on le plus? Désolée de vous l'apprendre, mais les cantons de Suisse romande se trouvent en bonne place dans le classement de l'augmentation des décès entre 2019 et 2020.
A l'opposé, l'augmentation des décès de certains cantons au nord et à l’est de la Suisse reste faible. A Nidwald par exemple, le nombre de décès diminue légèrement (-0,3%).
L'OFS a effectué une comparaison entre la pandémie de Covid-19 et celle de la grippe espagnole en 1918. Elle montre d'abord quelques différences importantes:
Mais on a remarqué aussi des ressemblances frappantes: