Alors que les grands raouts de l'été annulent chacun leur tour leur édition 2021, certains y croient, comme le MJF. Mais entre menu musical maigrichon et amusements bardés de mesures Covid, qui sera vraiment rassasié? La réponse se trouve dans notre cerveau.
Chaque festival a sa réponse à l’incertitude qui plane sur l’organisation de grands événements musicaux. En gros: on annule ou on bricole. Surtout que personne ne peut prédire l’avenir des mesures de lutte contre le coronavirus, qui ne seront pas rediscutées au Conseil fédéral avant la mi-avril.
Ceux qui ont annoncé la tenue de leur événement en taille réduite prennent un risque: celui de ne pas répondre aux attentes des spectateurs frustrés par un été qui sera à coup sûr à nouveau marqué par les restrictions. Une déception qui peut aussi porter un coup à l’image du festival.
La raison: ceux qui vont dans les festivals pour la fête ne pourront pas vraiment la faire. Ceux qui s'y rendent pour la musique risquent bien de ne pas pouvoir s’extasier devant les plus grands artistes du moment (ou du moins les meilleurs).
Il y a bien une solution toute simple: y aller sans prétention. Ca paraît trivial mais c’est quelque chose de très bien documenté par les scientifiques. Tout se passe dans notre petite tête et ça fonctionne de la même manière qu’on soit un fêtard ou un mélomane (ou les deux).
Manuel Mameli, professeur associé à la Faculté de biologie et de médecine et spécialisé dans les neurosciences fondamentales.
Manuel Mameli. Image: Unil.ch
Benjamin Boutrel, maître d'enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, spécialisé en neurosciences psychiatriques.
Image: chuv.ch
Vous l’aurez compris: les festivals qui auront tout de même lieu doivent jouer avec cet équilibre en tentant d’activer la production de dopamine tout en évitant à tout prix de faire tomber leur public dans la déception. C’est d’ailleurs cette crainte qui a (entre autres) poussé Paléo à annuler son édition 2021.
Daniel Rosselat, directeur de Paléo, dans 24 Heures.
On va un peu plus loin et on retrouve nos deux scientifiques. Ils nous parlent de ce qu’il se passe dans la tête des fêtards et des mélomanes.
Benjamin Boutrel.
Et puis, il y a la situation épidémiologique qui a un impact certain sur l’état neuropsychologique de la population.
Manuel Mameli.
Nos scientifiques s’accordent enfin sur un point: au final, qu’on se rende dans un festival pour faire la fête ou pour écouter calmement de la musique, il y a la recherche du plaisir des sens, de l’évanescence des soucis et des tracas, de l’émotion positive et du bien-être. Pas besoin d’être l’un ou l’autre pour atteindre le même niveau de bonheur.
Les festivals déjà annulés:
Ceux qui sont organisés (pour l’instant):
Et ceux dont on a aucune idée: