Après Berne, Zürich ou encore Lausanne, c'est désormais à l'école de ballet de Bâle de faire face à de graves allégations. Un article commun de la NZZ am Sonntag et de Bajour fait état d'abus répétés au sein du BTB: humiliations, pressions et comportements suggestifs auraient été le lot quotidien de plusieurs élèves.
Au total, ce sont 33 personnes, dont 7 sous leur vrai nom et avec leur photo, qui témoignent d'infractions graves commises par la direction et l'équipe enseignante du BTB. Une élève raconte:
De nombreuses femmes n'auraient pas eu leurs règles pendant leur période à l'école de ballet, faute d'avoir le poids suffisant.
L'article évoque un «cercle vicieux qui se répercute sur le dos de jeunes filles anorexiques». En effet, dans la branche, le poids des danseuses est déterminant dans le succès ou l'échec.
Au sein de l'école, qu'un ancien professeur qualifie de «maison de la peur», il règne une telle pression qu'il n'est pas rare de voir des étudiantes de s'assoir dans un coin en pleurant après les cours de ballet.
Les reproches sont principalement adressés à la directrice de l'école, Amanda Bennett. Celle-ci conteste tous les reproches. Comme le précise l'article, des discussions entre les autorités et l'école ont toutefois eu lieu à plusieurs reprises au cours des dernières années. «Ces discussions portaient notamment sur l'alimentation, la pression dans l'enseignement et les nombreuses ruptures d'apprentissage». L'école de ballet de Bâle propose une formation de ballet classique avec certificat fédéral de capacité (CFC).
Selon la NZZ am Sonntag et de Bajour, «l'apprentissage professionnel de danseuse/danseur de scène avec certificat fédéral de capacité (CFC) n'est pas seulement l'un des apprentissages professionnels les plus durs de Suisse. Il est aussi l'un des plus dangereux».
Ce n'est pas le seul problème auquel fait face le BTB: l'école est aussi confrontée à de graves problèmes financiers. En avril dernier, le canton a dû apporter sa contribution financière, afin d'éviter une mise en faillite désordonnée de l'institution.
Le parlement du canton de Bâle-Ville se prononcera prochainement sur une participation annuelle pouvant s'élèver jusqu'à 500 000 francs. Le gouvernement est toutefois opposé à cette demande. «Le BTB doit trouver par ses propres moyens la voie d'une autonomie à long terme et générer les fonds de tiers nécessaires à cet effet», indique-t-il dans sa réponse à l'intervention. Un «intérêt public supérieur» à la poursuite d'une formation professionnelle internationale en danse classique sur le site de Bâle n'est «pas avéré».
Les dernières révélations ne devraient pas faciliter la recherche de fonds du BTB. «Sur le plan scolaire comme sur le plan de la danse, nous attendons non seulement un niveau d'engagement exceptionnel, mais nous plaçons également le bien-être physique et émotionnel ainsi que le développement personnel de nos élèves au centre de notre philosophie», écrit l'école à son sujet sur son site Internet.
(traduit et adapté de l'allemand par Nicolas Varin)