Les propriétaires de maisons individuelles, qui n'auraient pas rempli leur citerne de mazout avant l'hiver, devront encore compter cette année sur une hausse des prix. En l'espace d'un an, ces derniers ont vivement augmenté pour le fioul, les 100 litres passant d'un peu plus de 60 à plus de 100 francs. Plusieurs facteurs expliquent la hausse.
Ainsi, selon le portail internet Heizoel24.ch, alors qu'il fallait débourser près de 2000 francs pour faire le plein d'une citerne de 3000 litres en 2020, la facture grimpe, désormais, à 3000 francs. Les experts attribuent la vive hausse à plusieurs facteurs, dont la crise sanitaire liée au coronavirus. De fait, la reprise économique intervenue après les mesures de confinement est venue doper la demande pour le mazout.
Il en est allé de même pour le gaz naturel, les prix ayant aussi pris l'ascenseur sur le marché spot au jour le jour sur lequel les fournisseurs s'approvisionnent à côté du contrat à long terme.
Selon Energie 360°, un fournisseur de gaz naturel zurichois, les prix ont enregistré une forte et inhabituelle augmentation. Depuis octobre dernier, le tarif affiché pour un kilowattheure (kWh) a renchéri de 2,2 centimes.
Pour le propriétaire d'un immeuble comptant plusieurs logements, le prix moyen du kilowattheure de gaz naturel standard est passé de 7 à 9,2 centimes, selon l'ex-Erdgas Zürich. Et le mouvement haussier ne devrait pas s'interrompre, une nouvelle augmentation de 2,2 centimes par kilowattheure étant déjà attendue pour la fin de l'année. Une partie de la hausse reflète le relèvement de la taxe sur le CO2 de 0,4 centimes par kWh à compter du 1er janvier 2022.
Outre le rebond économique, le renchérissement reflète aussi un hiver et un printemps froids ou encore le fait que les réservoirs de gaz étaient alors moins remplis en Europe. Des travaux sur les infrastructures russes et norvégiennes ont en outre réduit l'offre. En effet, l'essentiel du gaz naturel consommé en Suisse, soit environ 60% du total, provient:
Interrogé par AWP, Michael Walser, le porte-parole d'Energie 360°, explique la hausse des prix par leur grande volatilité au moment de la révision tarifaire, celle-ci rendant toute prévision difficile. Toutefois, l'entreprise indique avoir procédé à des adaptations de prix progressives. Mais une nouvelle augmentation pourrait encore intervenir cet hiver, avant une détente d'ici l'été prochain.
La Suisse compte plus d'une centaine de fournisseurs de gaz naturel, la plupart contrôlés par des collectivités publiques. Les prix peuvent aussi différer fortement d'une région à l'autre, comme l'ont récemment observé les services de «Monsieur Prix», le Surveillant fédéral des prix, Stefan Meierhans.
Outre les cours mondiaux du gaz naturel, les prix pour les clients finaux dépendent aussi de la stratégie d'approvisionnement des fournisseurs, auxquels viennent s'ajouter les rémunérations pour l'utilisation du réseau, les taxes sur le CO2 et d'autres coûts fixes.
En ce qui concerne le mazout, il reste pour l'heure difficile d'anticiper l'évolution des prix. Selon un expert de la branche, il existe des évolutions internationales contradictoires qui pourraient récompenser ou pénaliser l'attente lors de l'achat de fioul de chauffage.
Compte tenu de l'évolution des prix cette année, nombre de propriétaires ont préféré attendre, les tarifs affichés actuellement se révélant légèrement inférieurs au pic annuel atteint à la mi-novembre, alors que la taxe sur le CO2 augmentera dès janvier 2022. (jah/awp)