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Prochaine exposition nationale: opération lobbying à Berne

Expo.02, il y a 21 ans. Arteplage de Neuchâtel.
Expo.02, il y a 21 ans. Arteplage de Neuchâtel.image: capture

La pression monte à Berne pour organiser la prochaine expo nationale

Les quatre projets en lice pour la future exposition nationale ont fait l'objet d'un lobbying mardi à Berne auprès des parlementaires fédéraux. Voici les tendances.
06.12.2023, 05:4807.12.2023, 15:22
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«On n’aura pas les Jeux olympiques d’hiver 2030, mais on aura peut-être la future exposition nationale», plaisante-t-on dans les rangs du Secrétariat à l’économie (Seco). Comme si à toute chose malheur était bon. Un casse-tête financier en moins, en quelque sorte. Les JO d’hiver perdus par la Suisse au profit de la France (bon courage…), la voie se dégagerait pour la prochaine expo nationale. La précédente, dite des «Trois Lacs» (Bienne, Neuchâtel, Morat), s’était tenue en 2002 avec un an de retard en raison de complications budgétaires.

Le plus curieux, dans l’affaire, c’est que personne n’est réellement maître à bord. Du côté de Vevey, il y a un comité d’organisation de la Fête des vignerons, ode à la vigne tous les 20 à 25 ans. Pour l’expo nationale, un quart de siècle séparant là aussi chaque édition, rien de tel encore. Le Conseil fédéral? Il a piscine, comme watson le constatait il y a quelques jours.

Mais l’atavisme est le plus fort. Vingt ans n’étaient pas passés depuis la dernière grande communion suisse, que des projets mêlant partenaires publics et privés commençaient à éclore. Quatre sont désormais en compétition, où il est question de montagnes, de rivières, de frontières, de thèmes présents et futuristes:

Qui sélectionnera le vainqueur? Mystère. Le comité de sélection n'est pas encore constitué. Mais le temps presse.

Le Conseil fédéral sous pression

Chargé de communication pour l’ensemble des projets, le Jurassien Philippe Zahno était mardi 5 décembre à Berne pour plaider la cause de la future exposition nationale auprès des élus. «L’immédiat enjeu, c’est la date à laquelle le Conseil fédéral s'impliquera pleinement dans l'aventure», indique-t-il à watson.

«Les sept sages ont dit qu’ils ne souhaitaient pas entrer dans la danse avant 2028. Les promoteurs des projets d’ores et déjà en lice pensent que c’est un peu tard. Il y a des financements en jeu, des sponsors qui risquent de se retirer si les choses traînent.»
Philippe Zahno

Le parlement fédéral paraît acquis à l’idée d’une expo nationale dans des délais pas trop éloignés. Le Conseil des Etats a voté en septembre une motion exigeant du Conseil fédéral qu’il exprime d’ici la fin 2026 son intention de financer le projet sélectionné, celui-ci devant être connu au plus tard à l’été de cette même année. Le 9 novembre, la commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national a voté par 18 voix contre 7 la motion précédemment adoptée par la Chambre haute. De bon augure avant le vote du plénum prévu en mars.

Les arguments en faveur d'une expo nationale

Dans son argumentaire transmis aux parlementaires, Philippe Zahno fait valoir, entre autres, le soutien de l’économie à une démarche synonyme d’innovation, la cohésion qu’elle apporte entre les citoyens, l’adhésion de ces derniers observée lors de sondages réalisés en 2022 et 2023 (74% et 78% d’opinions favorables), les effets positifs sur l’activité touristique. «Une conférence de presse aura lieu le 18 janvier à Bâle pour présenter l'étude de faisabilité de Svizra27, l'un des quatre projets», annonce le communicant.

Expo.02 avait coûté 1,6 milliard de francs, dont 920 millions déboursés par la Confédération, faute de sponsors en suffisance, ce qui avait provoqué un psychodrame à l’époque. Effacé par le succès de l’événement. «Je constate à regret une certaine frilosité du Conseil fédéral à l’idée de devoir s’impliquer dans la future exposition nationale. C’est bien dommage, car c’est quelque chose de très rassembleur, nous avons besoin de tels moments», affirme la conseillère nationale socialiste genevoise Laurence Fehlmann Rielle, membre de la Commission fédérale des finances, qui tient les cordons de la bourse.

Mission: rassurer

Le Conseil fédéral, représenté par le Seco, partenaire des expositions nationales, dont la vocation économique l'emporte traditionnellement sur les aspects culturels, redoute autant le trou financier que l'usine à gaz. Mission: le rassurer.

On a essayé de parler suisse allemand
Video: watson
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