Conçus dans l'Emmental, les tournevis de PB Swiss Tools sont ensuite commercialisés dans le monde entier. L'entreprise familiale a débuté tout petit. Son premier objet fabriqué en série à partir de 1905? Des pièges à souris. Aujourd'hui encore, l'essentiel de son activité a lieu en Suisse. La PME emploie 200 personnes et vend la quantité invraisemblable de douze millions d'outils par an.
Le manche en plastique rouge du tournevis - légendaire - n'est pas produit à partir de pétrole, mais de bois, l'acétate de cellulose. Le problème, c'est que si ce matériau reste longtemps dans un tiroir ou une caisse à outils, il se dégage une odeur très désagréable, comparable à celle du vomi. Voilà pourquoi on le désodorise depuis de nombreuses années grâce à de l'essence de vanille. La patronne, Eva Jaisli, a d'ailleurs fait breveter cette solution.
L'ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger l'a décrit comme une cible potentielle pour une attaque russe. En fait, le centre de calcul Swift situé dans la commune thurgovienne de Diessenhofen, près du Rhin, est à ranger parmi les infrastructures critiques les plus critiques d'Europe.
Les grandes banques internationales ont co-créé Swift pour en exploiter ses centres de données placés sous haute surveillance. Parmi eux, la «forteresse» thurgovienne a été construite il y a plus de 20 ans. Elle s'enfonce sous la terre sur cinq niveaux.
Les serveurs ne peuvent tomber en panne sous aucun prétexte: grâce à eux, plus de 11 000 prestataires de services financiers effectuent leurs transactions dans plus de 200 pays.
Depuis que la Russie a été exclue du trafic international des paiements suite à son «opération spéciale» en Ukraine, l'installation est soumise à des mesures de sécurité supplémentaires.
Rien n'est impossible, dit un slogan publicitaire. Il a été prononcé par le constructeur automobile qui a connu un véritable flop avec sa voiture à hydrogène. Avant de tout de même marquer des points en développant des véhicules hybrides rechargeables. Et c'est là que ça devient intéressant.
Le potentiel de l'électromobilité est énorme dans notre pays, tant sur le plan écologique qu'économique: d'une part, l'empreinte d'une voiture électrique est nettement plus faible que celle de toutes les autres motorisations. D'autre part, des études de l'EPFZ montrent le potentiel économique de cette technologie respectueuse de l'environnement.
Sans voitures électriques, le pays n'atteindra pas ses objectifs en matière d'émissions, explique l'association professionnelle Swiss eMobility, qui mène des actions de lobbying. L'année prochaine, la valeur cible en matière de CO2 grimpera davantage encore pour s'établir à 93,6 grammes de CO₂ par km.
Dans le même temps, on constate une «corrélation négative claire» entre la part de l'électrique dans le parc automobile d'une nation et ses émissions de CO₂: plus la première augmente, plus les deuxièmes diminuent.
La Norvège montre ce qu'il est possible de faire rien que grâce à la volonté politique. Le pays scandinave émettrait déjà sept fois moins que ce que la Suisse se propose d'arriver à faire en 2025.
En 2023, aucun autre pays européen n'a dépensé autant d'argent par habitant pour la recherche et le développement (R&D) que la Suisse. Cela représente près de 915 euros de fonds publics pour la recherche. Au sein de l'UE, le Luxembourg occupe la première place avec 647 euros par habitant, suivi du Danemark et de l'Allemagne, avec respectivement 552 et 529 euros. La moyenne européenne se situe à 275,6 euros par habitant.
A cela s'ajoute le fait que la Suisse n'a jamais déposé autant de brevets auprès de l'Office européen que l'année dernière. Avec 9410 demandes, notre pays occupe la septième place mondiale. Si l'on rapporte cela à la taille de la population, on se retrouve même à la première place. Signalons néanmoins le potentiel d'augmentation du nombre de femmes dépositaires de brevets, qui reste à exploiter.
L'Office fédéral de topographie (Swisstopo) dispose depuis 2008 d'un modèle numérique tridimensionnel de la Suisse. Plus de 25 millions d'objets - position et forme y compris - sont stockés dans une gigantesque base de données géographiques. Il s'agit du «jeu de données vectorielles 3D le plus précis et le plus complet du pays», soulignent fièrement ses créateurs.
Chaque année, deux avions survolent un tiers du territoire à une altitude d'environ trois kilomètres afin de saisir les modifications du paysage. Des caméras spéciales scannent la surface de la Terre sous différents angles, et tout est en outre inspecté par GPS.
Chez Swisstopo, sept topographes vont chaque été «sur le terrain» pour mesurer et cartographier les moindres recoins. Ils se rendent là où les photos aériennes ne suffisent pas à fournir de réponses concluantes, par exemple lorsqu'un chemin de randonnée a dévié de quelques mètres.
Ils corrigent ensuite le modèle 3D sur un ordinateur. Les données constituent la base des cartes nationales et pour d'autres services et produits. Ils sont à la disposition des particuliers et des professionnels.
La Confédération gère une plateforme de métadonnées qui ressemble à un moteur de recherche. Le directeur de l'Office fédéral de la statistique (OFS), Georges-Simon Ulrich en détaillait le fonctionnement dans une interview à la NZZ.
Pourquoi ce nom étrange? Réponse de geek: le «I» est la première lettre du mot anglais «interoperability», et le «Y», la dernière. Le chiffre 14 représente les quatorze autres lettres qui se trouvent entre les deux.
Qu'en sera-t-il de la protection des données? L'I14Y contient certes des informations importantes, notamment de données fiscales, ainsi que le nom des personnes et des entités qui les gèrent et qui y ont accès. Mais évidemment pas les données (des personnes taxées) elles-mêmes.
C'est bien connu, le savoir-faire helvétique en matière de construction de tunnels est mondialement salué. Mais saviez-vous qu'il existe aussi un concours national de ponts assemblés uniquement avec des bâtonnets de glace et de la colle?
Cette année, 38 équipes composées de 93 apprentis ou étudiants de toutes les régions du pays ont présenté leurs ouvrages à Bienne, à l'invitation de l'Association suisse des professionnels de la route et des transports (VSS).
Chez les étudiants, c'est l'équipe de la Haute école spécialisée bernoise qui a remporté la victoire en établissant un nouveau record. D'après le Grenchner Tagblatt, leur pont d'environ un kilo et demi a supporté une charge de près de deux tonnes (1957 kg).
Du côté des apprentis, le projet le plus efficace a été présenté par des Tessinois du Centro Professionale Tecnico Lugano-Trevano. Leur assemblage, qui ne pèse que 602 grammes, a supporté une charge de 458 kilos.
La technologie LiveScope permet de suivre des poissons et autres objets sous-marins en temps réel sur un écran depuis un bateau. Contrairement aux systèmes de sonar traditionnels, il est ainsi possible de repérer les grands prédateurs en mouvement. Dans le milieu, on parle d'une petite révolution.
Mais ce tracking high-tech a également déclenché une controverse publique. Certains cantons ont déjà décrété une interdiction, à l'image de la commission de pêche du lac des Quatre-Cantons. Les pêcheurs sportifs adeptes de cet outil ont même eu affaire à la justice. Un cas a été porté devant le Tribunal fédéral en 2023.
La Fédération suisse en appelle à la responsabilité individuelle et écrit qu'«une optimisation extrême des chances de capture» ne correspond pas aux besoins d'une majorité de ses membres.
La brasserie Locher (bière d'Appenzell) et la start-up appenzelloise Upgrain mettront officiellement en service mi-septembre la plus grande installation de traitement de drêches en provenance de toute l'Europe. Chaque année, quelque 25 000 tonnes de sous-produits naturels issus du brassage seront transformées en matières premières revalorisables. Celles-ci serviront en effet à l'élaboration de pizzas, de muesli, de chips ou encore de substituts de viande.
La brasserie Locher devient ainsi la première au monde à valoriser près de 100% de ses ressources par upcycling, au lieu de les laisser perdre.
(Adaptation française: Valentine Zenker)