Pour les clubs et les boîtes de nuit helvétiques, la pandémie ressemble à un jour sans fin. Un jour où ne viendrait jamais l'heure de faire la fête. Les établissements de nuit sont désormais fermés depuis plus d'une année au total. (Ils ont eu droit à une ouverture fugace pendant l'été 2020.) L'arrivée du certificat Covid - qui sera obligatoire pour accéder aux boîtes de nuit - est donc vue comme une lueur d'espoir par les professionnels du secteur.
«C'est la première fois que l'on parle de rouvrir les clubs donc c'est forcément positif, mais cela reste encore flou», souligne Thierry Wegmüller, propriétaire du D! Club à Lausanne et président de l'association La Belle Nuit, qui représente les acteurs vaudois. Il regrette notamment le manque d'informations concrètes sur le calendrier de réouverture et ses conditions. Le certificat Covid devrait entrer en vigueur début juillet, mais est-ce que cela signifie que les clubs pourront ouvrir à ce moment-là? Thierry Wegmüller l'espère, mais ne peut l'affirmer.
«Au vu des chiffres et en lisant entre les lignes, on peut envisager une ouverture début juillet», pronostique de son côté Alexandre Bucheli, porte-parole de la commission suisse des bars et des clubs, tout en reconnaissant que de nombreuses autres questions restent en suspens. A quoi va ressembler exactement le certificat Covid? Comment le contrôler à l'entrée? Les Suisses seront-ils prêts à l'utiliser?
«On estime que 20 à 30% de la population pourrait se montrer réfractaire donc il faut vraiment que le certificat soit une solution temporaire. Ce ne sera pas un retour à la normalité pour nous. Nous aurons moins de clients et plus de frais à cause des contrôles», détaille Alexandre Bucheli. Autre enjeu à ses yeux, les tests: «Notre public, ce sont les jeunes qui n'ont pas encore accès à la vaccination dans tous les cantons, donc les tests doivent être accessibles facilement et surtout gratuits.»
Thierry Wegmüller va dans le même sens. Il souligne également la nécessité pour les boîtes de nuit de rouvrir dans des conditions normales, sans aucune contrainte sanitaire. «Un club ou une discothèque ne peut pas fonctionner avec des masques et des distanciations sociales», affirme-t-il. Afin de répondre aux différentes interrogations, le président de La Belle Nuit prône la mise en place d'un club test pilote, avant la fin du mois de juin.
Alexandre Bucheli rappelle aussi la situation financière compliquée des clubs helvétiques. «Malgré le soutien des autorités, il y a toujours des dommages à cause de la pandémie», pointe-t-il, tout en déplorant que le plafond pour l'aide financière des cas de rigueur (20% du chiffre d'affaires et maximum un million de francs) soit le même pour les boîtes de nuit que pour les restaurants ou les autres commerces ayant été fermés moins longtemps.