Le paquet de cigarettes est trop bon marché en Suisse. C'est là, le constat que fait le milieu antitabac dans la NZZ am Sonntag. Surfant sur la décision de mars dernier du Parlement fédéral de considérer les cigarettes électroniques comme des clopes classiques, il demande un quasi-doublement du prix du paquet. Ainsi, au lieu de 5,50 francs, le paquet le moins cher disponible dans le commerce devrait coûter 10,20 francs. Suivant cette logique, le prix moyen, situé aux alentours de 8 francs, devrait passer à quatorze francs.
Les organisations de santé rappellent, dans le journal alémanique, l'importance des dégâts causés par le tabac: chaque année, 9500 personnes meurent en Suisse des conséquences du tabagisme. Cela représente 26 fumeurs par jour. Par conséquent, les cigarettes entraînent des coûts de santé de plusieurs milliards de francs par an. Deux aspects motivent le camp des antitabac:
A ce propos, l'un des arguments majeurs du lobby antitabac est lié au pouvoir d'achat. Wolfgang Kweitel, de l'Association suisse pour la prévention du tabagisme (AT), justifie cette volonté d'enchérir le prix de la cigarette ainsi:
Pourtant, dans de nombreux pays d'Europe, la cigarette est moins chère qu'en Suisse. Toutefois, ces calculs ne tiennent pas compte du pouvoir d'achat, qui est plus élevé en Suisse. A ce compte-là, les cigarettes sont vraiment peu chères.
A cela s'ajoute un autre élément: la part des taxes dans le prix total est de 60% en Suisse, alors que la moyenne européenne se situe entre 75 et 90%.
La proposition de l'AT bénéficie du soutien de plusieurs acteurs de la société civile:
La NZZ am Sonntag a sondé quelques élus impliqués dans les problématiques de Santé sous la Coupole fédérale. La socialiste bernoise Flavia Wasserfallen est plutôt pour une hausse du prix du paquet (sans, toutefois, indiquer de combien) et elle n'est pas la seule. A l'opposé du champ politique, la conseillère nationale thurgovienne UDC, Verena Herzog, est également favorable à un renchérissement. «Du point de vue de la protection de la jeunesse, je suis d'avis que les cigarettes doivent être aussi chères que possible, afin que les jeunes ne commencent même pas à fumer», assure-t-elle dans les colonnes du journal alémanique.
Son collègue de parti, l'Argovien Andreas Glarner, s'y oppose: «Avant de taxer davantage le tabac, on pourrait aussi arrêter de subventionner le sucre. En effet, les deux sont nocifs pour la santé en cas de consommation élevée.» Un autre argument, levé par la conseillère nationale argovienne du Centre, Ruth Humbel, est qu'un prix prohibitif favoriserait le tourisme d'achat. Elle assène:
(jah)